Une.Tortue

Carapace de mots

[Vendredi 28 septembre 2012 à 4:55]

Et il est 4h23.

Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Je n'ai plus une once de sommeil au coin des yeux. J'hésite très sincèrement à ne pas dormir de la nuit. J'en ai pas envie. Dormir me fait peur. C'est bizarre, çà. Que dormir, qui est mon activité préférée au monde, soit une chose qui me fasse peur ce soir. Ce matin. Je sais pas. Mais dormir me fait peur. çà, je le sais. Et j'ai l'air bien fine, moi. Avec ma musique, mon casque et le bruit de mon clavier qui craque. Je fais quoi? Je vais marcher un peu? Je me force à fermer les yeux? A voir le noir se remplir de nos souvenirs? A voir la plaie se rouvrir en grand et libérer tout mon pauvre sang tout blanc? A avoir les yeux fermés, les yeux éblouis par des souvenirs qui font si mal, tellement mal? Je ne sais pas comment arrêter ce flot d'images. Je ne sais pas. Déjà tout à l'heure, en partant, je me suis arrêtée en pleine rue, la tête arrachée par un souvenir insidieux. Il ne faut pas faire peur aux Gens comme çà. A s'arrêter tout d'un bloc, à se remplir de vide les yeux et à crever à l'intérieur, d'un coup de flamme bien net. Non, il ne faut pas. Les Gens, eux, ils transportent déjà un sac très lourd dans le dos. Alors si, en plus, tu t'arrêtes d'un coup, que tu les bloques dans leur élan, qu'ils se rappellent la présence par le poids de leur sac d'emmerdes, là, ils t'en veulent à mort. Et d'un coup, ils sortent les crocs. Avance. Un coup d'épaule, un coup de pieds et la mécanique se relance. Il suffit d'un peu d'élan. 

Mais vois-tu, j'ai mal ce soir. J'ai mal sans description possible. J'ai juste mal. Mal de me souvenir, mal de voir combien je me suis fait avoir, mal de voir l'homme que j'aime ne pas m'aimer, voir que ma vie change radicalement, que les choix si lointains que j'ai fait, je dois les assumer et me lancer dedans. Fière, droite quoique la tête baissée. J'ai mal de voir que l'homme que j'aime est identique à l'image que je me fais de lui. J'ai mal de voir l'homme que j'aime, que j'ai envie viscéralement de protéger et de rendre heureux, me fuir comme la peste avec des excuses toutes plus fumeuses les unes que les autres. J'ai mal de voir que l'homme que j'aime est l'homme lâche et non amoureux que ma conscience associée à ma raison avaient percé à jour. J'ai mal à l'honneur, tu vois. Comme on a mal à la jambe ou au ventre. J'ai mal à l'honneur. Mal à l'orgueil. Mal à l'Estime.

Est-ce trop compliqué que d'avoir droit à un homme comme toi? Toi ou toi, tiens. Tant que c'est un homme comme toi. Qui te ressemble. Qui s'accorde bien à tes pas. Je sais pas. Je me perds à nouveau dans les méandres de ce putain de labyrinthe minautorien. De toute manière, quoiqu'il se passe, je me ferai bouffer. Par Lui ou par le Comité d'Accueil à la fin du fil à Ariane. J'ai mal à la tête. Pas la migraine, non. Plutôt une douleur sourde. Celle des gens qui se noient à l'intérieur d'elle. J'aimerais que tout soit tellement simple, tu sais.

Qu'il vienne vivre avec moi, qu'on les emmerde tous jusqu'au plus profond de leur fondement si gracieux et qu'on vive heureux. Loin. Pour le laisser pousser librement au gré du soleil et au fil du vent iodé. Mais Il ne veut pas. Il dit que je ne comprends pas. Que je fais semblant d'écouter et de comprendre. Que je suis une menteuse parce que je l'oblige à se répéter.

Et moi, je me répète. Je lui dis. Viens.. Viens avec moi, mon amour. Viens et promis, je te protègerai et plus personne ne te fera du mal.

Bordel de D., mais qui pourra m'arracher cette putain de tendresse? Gangrenant mon coeur tel un cancer agressif et non amical? Recouvrant toutes mes rougeurs, toutes mes colères sous un tapis de douceur et d'amour mièvre et soumis? Qui?!

Moi. Moi, bien sûr. En travaillant dur, en me battant. Je ferai partir la mousse. Mais en attendant, je meurs de le savoir malheureux. Je meurs de me sentir si impuissante. Je meurs. Non, ce n'est pas vrai. Disons que je souffre, hein. C'est pas comme si je tentais tant bien que mal, bringuebalant mes mots tout faibles, de décrire la Chose.

Je suis impuissante, loin. Incapable de le prendre dans mes bras et de lui dire de tous les envoyer se faire foutre. Il a une vision de la société et du monde au delà de toute logique. De toute sérénité. Une vision malade, pourrie. Mauvaise et nauséabonde. Comme si tout le monde s'aimait en se crachant à la gueule avec un sourire de merde. Non, non. C'est pas çà des relations saines et "normales". Une relation saine, elle est basée sur le bien être, l'honnêteté et la douceur. Certes, parfois çà s'agrippe un peu fort. Mais jamais, ô grand jamais, on ne se tacle tous ensemble à qui fera le plus mal à l'autre en riant. Sors toi de là. Sors toi de là! Ceci est un nid à merdes. Loin de toute vérité. De toute sincérité.

Et il navigue là dedans. Et j'en avale des pleins tonneaux quand je le rejoins quand on s'enfuit loin de toute cette merde. Et je prends ma dose.

Tu as rencontré Ta Pute. Tellement à l'opposé de ton Toi qu'elle avait même pas une case prévue pour elle. Elle figurait sur l'autre tableau. Celui des " A ne jamais fréquenter"

Mais tu es un homme. C'est une jolie femme. Tu as voulu voir si tu étais capable de la satisfaire. Tu ne m'en parles plus alors surement que çà se passe très bien entre vous.

Je me souviens de ce que tu m'as dit. Mais qui es-tu, finalement? ... Pas un amoureux. Et elle, elle te travaille. Alors qui sait ce qui peut bien se passer.

Encore une fois, la déception me reprend au collet. Me serre bien fort. Imprime sa marque dans mes chairs. Pour ne jamais oublier. Cette sensation cuisante de honte. Cette sensation amère, douceâtre. 

Tu m'as dit que tu ne viendrais pas. 

Tu m'as dit que tu ne viendras pas.

Tu m'as dit. 

Tu. Je le savais.. Je savais que tu viendrais me présenter une excuse et que tu ne viendrais pas. Je le savais. Mais je voulais pas y croire. Voir jusqu'au bout. Ouvrir grand les yeux jusqu'à dessèchement des globes. Vidange du coeur. Mais non, tu me déçois encore.. 

Et moi, je pleure. Encore et encore et encore. De ta connerie sans fond et de la mienne, sans dôme.

Avis sur la question

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Par Kyra le Vendredi 28 septembre 2012 à 12:05
J'aimerais tellement aspirer cette douleur. Pour que tu puisses enfin retrouver un peu de calme, à l'intérieur.
Par Symphonia le Vendredi 28 septembre 2012 à 23:28
Oui un apéro au delirium me semble une bonne idée. Peut être pas demain soir mais dimanche je serai dispo. Au pire on peut recréer un autre delirium :-) je regarde ça demain. Et on pourra aussi inviter Zorro.
C'est la que je me rends compte que même si je dois continuer de vivre Et de progresser IRL une partie de ma vie virtuelle, et notamment vous, m'avait manqué.
 

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