Une.Tortue

Carapace de mots

[Vendredi 30 novembre 2012 à 13:18]

Je pense que la saison y est pour beaucoup. Je pense aussi que la fatigue, l'isolement et le rejet y sont pour beaucoup. Cette nuit, j'ai fait un cauchemar. J'ai rêvé que ma soeur couchait avec l'homme que j'aime et qu'elle me l'annonçait sans état d'âme. Comme si elle ne savait pas que je l'aimais. Et je la questionnais toujours plus précisement et elle me répondait. Me tranchait les poignets, la gorge et le coeur avec ses morts tous morts. Elle parlait, parlait, parlait, parlait et je me sentais envoyée au fin fond du rejet le plus imposant de toute ma vie. Non seulement, il ne m'aimait pas et mais en plus, il couchait avec ma soeur..

Je me suis réveillée en pleurant. J'avais mal à la gorge, j'arrivais pas à évacuer les larmes et gémir me déchirait les cordes vocales. J'étais allongée sur le dos, face plafond et je n'arrivais pas à expulser toute cette tristesse. Je n'arrivais pas à évacuer par les larmes tout les reliquats de ce cauchemar. Je n'y arrivais pas.

Je pense que ce cauchemar vient de l'éternelle jalousie que j'entretiens vis à vis de ma soeur. Que ceux qui se souviennent du Petit Point Rouge s'en rappelle. Que récemment, au téléphone, j'ai l'impression d'entendre une actrice porno plutôt que ma soeur. Son évolution me gêne profondément. Son caractère me déplait aussi fortement. Mais quoi dire? C'est triste, je trouve. De ne pas aimer sa soeur.. Je l'aime. Mais je ne l'aime pas quand même. Que l'Autre Homme de ma Vie qui ne veut pas de Moi, ne veut pas de moi et que çà continue à me travailler. Et ce rejet énorme, faut pas chercher bien loin, on remerciera jamais assez cette équipe hôtelière.

La dernière saloperie en date c'est l'invitation de toute l'équipe à une soirée avec en PS, la liste des participants désirés. Mon nom n'y figurant pas. Mais tous les autres, oui. Je ne comptais pas y aller, de toute manière. Mais voyez le niveau. Ce Post Scriptum minable. çà me travaille n'empêche. En plus, la Salope l'a collé sur le miroir. Ce qui fait que je vais l'avoir tous les jours sous les yeux jusqu'à vendredi prochain. Halléluia! 


J'en souris. Sauf que j'en cauchemarde. Et que çà prend pour personnifications deux des personnes qui me sont les plus chères. Et que çà fait un cauchemar répugnant de haine, de dégout et de rejet. Bof quoi.

Bref, il me reste six jours. Et ce soir, ma cousine débarque! (j'ai rien à lui faire manger par contre.. Ah si! Des pâtes!)

Et on rentre dans les numéros compliqués de la Gamme Romaine! Allez, on se retrousse les manches et on fait marcher ses souvenirs!

[Vendredi 30 novembre 2012 à 0:18]

Fabrice Luchini

Fabrice Luchini

Je crois que je vais créer une catégorie " Culture et Cie". J'ai envie de vous faire partager tout ce qui rythme ma vie. Et çà, j'avoue, c'est nouveau. Alors il y en aura pour tous les goûts. Et ce soir, j'ai envie de vous parler de cet homme. Je n'ai jamais été le voir au théâtre et pourtant, il y lit des textes d'Anciens Grands Hommes de la Littérature. Il s'installe sur une chaine et il lit. Il n'y a besoin de rien d'autre. Une chaise, un livre. Des lunettes à la rigueur et toi qui ferme les yeux. Parce que l'image ne compte pas.

Cet homme est sublime. Sublime de Parole. Ecoutez le parler. Ecoutez le dans Paris. Ecoutez le au détour d'un film dans lequel il jouerait. Fermez les yeux et laissez vous diriger par cette diction parfaite. Par cette qualité vocale incroyable. Il a une voix qui chante. Une voix qui caresse les mots. Qui les enrobent, les moulent. Une voix qui met sensuel n'importe quel mot barbare de cette langue française. Une voix, une langue et des dents qui viennent chercher chaque lettre, chaque intonation, chaque détail infinitésimale..

J'ai toujours aimé écrire. Chercher le mot le plus adéquat pour la sensation, le souvenir. La texture, le son. Le décor et la nuance parfaite. Les mots sont odeur. Sont textures. Je me suis surprise depuis peu à réaliser que je "sens" les mots. Je ne saurais expliquer pourquoi je choisis l'un et pas l'autre. Si, je saurais dire que je sens, ressens, émotionne plus avec celui là (Depuis quand le verbe "émotionner" existe et n'est pas souligner en rouge par le traducteur orthographique?!)

Autant j'ai eu des coups de foudre dévastateurs en littérature. Autant je me suis arrêtée, soufflée par la beauté, la force d'une phrase au détour d'un point. Autant cet homme et sa voix resteront à jamais mon coup de foudre vocalistique. Ah, vocalistique est souligné. Allons bon. Vocalistique quand même.

En ce moment, je l'entends à la radio. Et même à la radio, pour une pub déprimante, il arrive à me filer Le Frisson. (Bon, il est payé pour culturer Cultura. çà va..)

Bref, Fabrice Luchini joue toujours des professeurs émérites. Mais quel plaisir de l'entendre. Quel plaisir. Même rapide, il articule chaque articulation du mot. Chaque. Articulation.

Tout est propre, net. Rangé dans sa bouche. Rien ne dépasse. 

[Jeudi 29 novembre 2012 à 12:35]

Revenir pour une deuxième session était une erreur. Une terrible erreur.
Je ne suis pas intégrée dans cette partie là de l'équipe, on lève les yeux au ciel quand je pose une question. On repasse derrière moi sans rien me dire pour refaire tout ce que j'ai fait. Et quand on me dit quelque chose, c'est devant la Direction, sur un ton bien condescendant. On me place à l'écart. On me donne à faire des choses ridicules qui ne me donnent plus envie de m'investir. 

Le Rejet. Le Rejet dans sa plus belle forme. Et la mauvaise image de soi qui va avec. Et les rougeurs. Et les humiliations. Et..

Non, c'est une erreur. Douloureuse.

Et pathétique.

Dites moi l'intérêt d'un tel comportement. Je m'en vais dans une semaine pour toujours. çà vous coûte quoi de m'apprendre? De répondre à mes questions? Je m'en vais dans une semaine et demie! Je vais pas vous le prendre votre putain de poste. 

J'ai pleuré d'épuisement nerveux hier. Des connards au bar, un isolement plus que manifeste et sa putain d'exaspération à chaque fois que j'osais poser une question. Et ses remarques. Et ses machins, et ses trucs. Et toujours son putain de regard vide.

Jeudi - Vendredi - Lundi - Mardi - Mercredi - Jeudi - Vendredi.

Et quand je me rappelle de Nature, j'ai encore plus la gorge arrachée.. Quelle différence. Quel gâchis..

Je ne regrette pas d'être partie, je n'y avais aucun avenir. Mais quel gaspillage.. Et me voilà maintenant dans le pays des Faux Culs et autres saloperies, à me farcir les humeurs lunesques d'une connasse mal baisée.

Je suis vulgaire, pardon. Mais si vous saviez la taille du bloc qui se trouve dans mon ventre.. 

Jeudi - Vendredi - Lundi -  Mardi - Mercredi - Jeudi - Vendredi

Putain, c'est rien vu comme çà, hein? Faut que je garde çà en tête. Sept jours. 

[Mardi 27 novembre 2012 à 11:01]

J'en ai l'envie depuis plusieurs semaines maintenant. Depuis que j'ai déménagé en fait et que la question cruciale s'est posée. çà a été l'une des plus compliquées à résoudre de tous mes cartons. L'une, parce que des choix, il a fallu que j'en fasse quelques uns. Mais elle a été particulièrement épineuse.

Il faut savoir que nous devons avoir bien un millier de livres chez nous. Si, si. En comptant les bibliothèques, les doubles rangs, les piles empilées un peu au milieu du vide dans ma chambre, cachés derrière des tableaux, sous les lits, dans les tiroirs. En allant chercher au milieu des vêtements. Partout. Un millier de livres se serrant les uns contre les autres pour faire de la place au suivant. Plus tard, je sais que j'aurais (comme beaucoup de gens le veulent, et çà, il est vrai que çà me chagrine un peu. D'être "formatée") une bibliothèque murale. Qui courra tout le long d'un pan de mur et qui sera remplie à craquer de livres. Que j'aurais tous lus. 

La lecture, dans la famille, a toujours été un sujet à controverses. Plusieurs. Mes frères et soeurs n'aiment pas lire. Ils sont incapable de se plonger dans un livre. Incapable de s'accrocher aux pages. Incapables de s'accrocher au personnage principal. Ils lisent.. Les livres obligatoires en français. Mes parents n'ont jamais eu le temps de vraiment lire non plus. Et au milieu de tout ce joli monde, il y a moi. La fille pouvant passer tous ses samedis après midi à la bibliothèque. A guetter la jeunesse. Et puis l'Adulte. J'en ai lu des livres là bas aussi... J'étais la lectrice. Celle qu'on couvrait de livres. Qu'on essayait d'ouvrir à de nouveaux horizons. Offrir un livre, je trouve que c'est un cadeau à la limite de l'intime. Et c'est bien pour çà que je n'ai jamais réussi à lire le seul livre que mon père m'ait jamais offert. Vous voyez, un peu?

Et maintenant que mon statut de Lectrice est confirmé, la nouvelle bataille est le budget que j'y consacre. çà crie fort dans les chaumières quand je reviens de la Fnac (oui, la Fnac. çà doit être mon magasin préféré après Nature et Découvertes, ne vous en déplaise. J'aime y acheter mes livres. Pour l'ambiance, l'arrangement, les mises en avant, tout çà. Et j'ai pas de bouquinistes chez moi) Je suis toujours à caresser les cotes de livres, tourner au résumé quand le titre me plait. Je regarde les petits coups de coeur inscrits. Je ferme les yeux devant les grands formats. 

Ma plus grande bataille contre moi même a été quand j'ai attendu la sortie en poche de Quand souffle le vent du Nord, de David Glattauer . Ce livre m'avait percuté de plein fouet à l'Ouverture Inopinée. J'avais été claquée. Mais j'avais tenu. Parce que les Poche tiennent dans une Poche. Que les Grands sont bien trop chers pour ce que c'est. Quand je suis arrivée à la caisse avec le Poche, quelle.. satisfaction (qui me parait trop froid, trop réglementé mais juste..). On pourrait dire aussi le Soulagement.

Et ce livre, je ne l'ai pas encore fini. Des mois et des mois que je lis de paragraphes en paragraphes, me retenant d'aller plus loin trop vite. Parce qu'une fois qu'il sera fini.. çà sera fini. Il est de ces livres dont on veut garder le Premier Frisson intact. Il est de ces livres qui vous passent des rires aux larmes au détour des virgules et des sauts de ligne. 

Mais aujourd'hui, je ne veux pas vous parler de Quand souffle le vent du Nord. Il aura sa place, plus tard. 

Aujourd'hui, j'entame le Marathon de Mes Livres avec La Consolante, d'Anna Gavalda. 

Dans les blogs bien tenus, le résumé est donné après Résumé:, puis l'avis de la lectrice est donné en suivant Avis:. Je ne ferai pas comme çà. Surement parce qu'il n'y a pas de Résumé sur la quatrième de couverture de mon livre à moi.

D'ailleurs, si vous ne savez pas quoi m'acheter pour Nowel, je veux bien un second exemplaire. Mon Premier est tellement usé que j'en suis à lui scotcher les bords.. Et çà me fait mal au coeur. Mes livres sont mes trésors. Et lui est surement le plus beau de tous.

Anna Gavalda. Auteur ô combien controversée elle aussi! On s'est écharpé à son sujet. A la définir ou non comme un génie de l'Ecriture. D'un côté, les réfractaires au Génie. Disant combien ses livres ne racontaient rien, ne vivaient pas, ne faisaient pas de leçon, ne respectaient pas les règles. Et je pense que l'attaque la plus fondée chez eux est cette dernière. Anna Gavalda ne respecte pas les règles. Elle écrit comme elle parlerait. Anna, pardon de la familiarité, ne respecte pas les règles. Accumule les points, les virgules, les points de suspension. Elle accumule tout çà au milieu des phrases. Casse, découpe, tranche. Rattrape. Relance au loin. Elle magouille, dévoile et cache. Elle parle et on ne sait pas toujours de quoi.

çà fait.. 5 ans que j'ai ce livre. 5 ans que je le lis et relis. 5 ans que j'en découvre à chaque lecture.

Cette femme est une Merveille de l'Ecriture. Ne comptez pas sur moi pour parler Proportionnel et Raisonnabilité. Pas quand on touche à ce point là à la Maitrise.

Cette femme glisse à chaque page et paragraphe toute sa culture. Culture que je reconnais de plus en plus au fur et à mesure que je grandis et que je m'ouvre au monde. Elle fait avancer son lecteur. L'accompagne sur des années. Lui apprend à chaque page tournée ce qu'elle sait. A travers un bonhomme bien cabossé et bien amoché, je nomme Charles. 

Charles, quarante sept ans, un peu gros au début, un peu chauve aussi au début, bien démoli aussi au début.

Oh et puis non, je ne peux pas vous raconter. C'est l'histoire de la Vie, d'accord? L'histoire d'un homme amoureux fou d'une femme. Amoureux d'une façon de vivre, d'une façon d'aimer. Une histoire d'amour impossible achevé ou devrais-je dire, commencée par la Mort de cette femme. On commence par glisser. On glisse, on s'effrite, on se désintègre avec Charles. Et puis ensuite, arrivés en bas de la piste, on le suit, main dans la main avec lui et on se dirige vers les tire*fesses. Ben oui, parce que la remontée ne vaut pas le confort d'un télésiège. Il a pas fini de risquer de tomber notre homme. Alors on monte. On a mal aux fesses, on est pas confortables et pourtant, on continue de monter. On rit, on pleure. On mange à leur table, on se sert de leur vin. On compte avec eux les animaux. On compte avec lui les échecs et les ratés. On suit avec lui, la ligne de mots qui suit la ligne de son corps.

On vit la Révolution d'un Homme. D'un Homme qui comprend d'un coup ce qu'est la Vie. A qui l'auteur autorise le droit au bonheur.

C'est une histoire de Bras Cassés. De Mâchoire désartibulée. De Savoirs Infinis. De Créations. De Générosité. De savoir vivre. 

Une histoire en morceaux de phrases. Où tout est sous entendu plutôt que dit clairement. Les phrases sont découpées, rafistolées avec du scotch au fur et à mesure que Charles s'emmitoufle de compresses stérilisées. 

Il y a Charles, Anouk & Kate. On peut ajouter Claire, Nounou et Alexis. Ainsi que Marc et Ken (!). Mention spéciale aux deux soeurs de Charles et à Corinne. Viennent ensuite Mathilde, Samuel, Yacine, Alice, Nedra et Harriet. Et puis les animaux. Le Grand Chien, Hideous et Cie, le Lama, la petite chèvre qui tient dans un saladier. Et ensuite, le lieu relié au monde par un pont qui s'écroule, à 500 km de Paris. 

Alors les détracteurs de Madame Gavalda peuvent bien aller se rhabiller. Si on sait lire entre les virgules et les images, si on arrive à construire par son imagination, la représentation de là où elle veut nous emmener, on comprend que cette femme est un Génie. Une plume rare et unique. Qui prend le quotidien là où il est et qui le porte aux nues de la littérature. Elle n'appartient à aucun genre. Elle fait des êtres sanguins, de chairs et d'os à partir de mots. Elle les construit avec leurs casseroles, leurs sourires de guingois et leur côte cassée. Elle fait pleurer des hommes avec une colombe empaillée. Elle déplace des cerceuils. Elle nous fait grincer des dents, nous serre la gorge, nous fait pleurer et dieu.. Qu'elle nous fait rire aussi.

Ces mots, ces phrases. Ses mots, Ses phrases sont des pépites. C'est le premier et le seul (il me faut réellement un nouvel exemplaire) où on peut trouver des marques pages, des post-it sur les pages, des coups de crayon énergiques et même des morceaux de vies gribouillées dans les marges. Ce livre est à l'image de ce qu'il contient.

Il faut savoir que ce livre est resté longtemps au début sans être ouvert. Je l'avais commencé trop jeune, n'avait pas accroché. M'étais perdue au détour de la virgule de trop, de l'Allusion Culturelle Incomprise de trop. Je l'avais laissée. Trésor au milieu de la poussière. Et puis un jour, je me suis lancée. Et quelle claque.. ....

Et ce livre est une flamme qui ne s'éteint jamais. Le frisson, l'ébahissement est toujours intact cinq ans plus tard..

Je pourrais vous citer des passages. Et en même temps, je ne pourrais pas. Parce que ce serait vous citer tout le livre. Alors à l'intérieur de tout ceci, que choisir..

 
... Puisque Tout est histoire. 
La Consolante, Anna Gavalda

[Dimanche 18 novembre 2012 à 17:15]

J'écoute Birdy me raconter sa façon de voir les choses de la vie. Les Choses de la Vie. 

Je dois dire qu'en ce moment, je suis grise. Grise foncée même. J'ai les coutures qui lâchent. J'ai pu envie de faire semblant. Pu envie de dire Amen. Non, vraiment, tu vois, j'ai pas envie. Alors je dis plus amen et je saigne à l'intérieur. Je m'écorche vive parce que la colère m'auto-détruit. Je n'en peux plus, tu vois. Hier soir, ses lettres en capitale m'ont coupé le souffle. Tellement de violence dans un si court sms. Tellement de violence. Tellement de rejet. Tu vois, çà, je sais plus dire Amen. Je sais plus dire Amen quand l'homme qu'on considère comme son meilleur ami (quand on tire bien dans les coins, qu'on lisse bien tout du plat de la main) hurle par écrit qu'il n'en peux plus de l'essence même de ma personnalité. Et là, je me suis retrouvée con. Complètement arrachée de toute considération morale. Je ne savais même pas si je devais pleurer. Si je devais avoir mal. Si je devais lui crever les yeux. Je ne savais tout simplement pas. Je me suis donc retrouvée de manière très comique d'ailleurs à retenir puis libérer puis retenir mes larmes. J'ai à peine rempli mes gouttières lacrymales finalement. J'ai éteint mon téléphone, la lumière de la pièce, la lumière à l'intérieur et je me suis tournée. Je l'ai envoyé se faire chier en silence. Et le désarroi m'a écrasé tout le corps toute la nuit. J'ai très peu dormi au final. Le chauffage, même au minimum, était trop fort. J'avais soif, j'avais faim. J'avais mal. Et puis quand je me réveillais, je me reprenais la claque en pleine gueule. T'sais, un bon retour de gnon. Les capitales qui s'écrivaient en lettres étincelantes dans l'obscurité imparfaite de la chambre. Et chaque fois, cette incertitude latente. Que dois-je faire? Comment dois-je réagir? Tellement incertaine que j'ai finalement rien fait et que je ne fais finalement rien. Le dégoût, l'épuisement. La solitude mordante, font que je ne peux plus réagir.

Je m'en fous. Je m'en fous. Tout simplement. Par lâcheté ou par impuissance. Ou par fatigue. Ou par ennui. Je m'en fous.

Je suis trop dépassée par la violence de cet aveu qu'il m'a vomi à la figure. Pourquoi être amis, dans ce cas? Pourquoi être ami avec une fille qui a une façon d'agir qui le saoule?

Je ne suis pas une amie bouche trou. J'estime avoir suffisament de vraies amies pour survivre sans me faire utiliser pour combler un vide. 

J'en ai marre des relations humaines, en fait. J'ai besoin d'encore une dose de neuf. Mais un neuf vrai. Un neuf, bordel de merde, qui serait pas là pour me lancer en pleine tête des trucs incompréhensibles tellement ils sont énormes.. c'est pas trop demandé. 

[Jeudi 15 novembre 2012 à 0:43]

Ma tête est une boite à images. Une boite qui s'emplit toujours et sans arrêt. Une boite qui te laisse regarder en elle sans trop opposer de résistance. Une boite quoi; Avec un couvercle, de jolies couleurs, un grand foutoir. Je vois çà comme une accumulation de cassettes vidéo. De films d'Avant. De DVD de maintenant. Je parle pas des Blu-ray. J'ai pas les moyens d'investir dans cet investissement. J'y ajoute les cartes mémoire et les cartes SD. J'y rajoute une bonne dose de sable qui croque et qui raye. Des coquillages. Des mots doux. Un morceau de soleil. Un ou deux galets de Là Bas.

Quand tu regardes bien, dans cette boîte, dans son historique, y'a eu un brusque pic d'affluence. Un pic monumental au milieu de l'oscillation tranquille d'une vie paisible et sans grands chocs. Tu y vois un brusque afflux de vie. Des tonnes et des tonnes d'images. Des heures et des jours et des semaines de mémoire enregistrées avec tellement de soin qu'un an et demi plus tard, je pourrais presque revivre ces journées minute par minute. Je pourrais. Je ne plaisante même pas. Et non, je ne vous parlerais pas de ma mémoire épidermique. Non. Non, j'ai dit. Non. Bon. Disons que j'ai une boite à images et une sorte de film ultra sensible sur le corps. Ou plutôt non, disons que je me retrouve sans ma couche épidermique protectrice. Je suis à nue. Complètement nue. Nue et hypersensible.

Il y a une main dans cette boite à souvenirs qui a retiré ce voile. Une main appartenant à un sourire, à des fesses, à un ventre, à un nez, à des jambes afflubées de pieds, et à des bras. Et une deuxième main. Et je ne vous parle pas des lèvres. Ni des yeux. Ni des pommettes. Ni des fossettes. Ni des pattes d'oie quand il riait. Non, non, non. Stop. Aurélie, tu te tais.

Non, je vous parle de cette boite et de ce film absent. C'est bien suffisant. Non mais oh. 

Hier dans la nuit, j'ai rêvé d'un garçon de ma classe. J'ai rêve de toute ma famille en fait. De copines de la fac, du lycée et du collège. Le boulot. Et j'étais à l'aéroport. En aparté, je dirai que j'aime vraiment quand mon cerveau m'offre des retrouvailles avec de vieux amis. Qu'il les fait réagir comme ils réagiraient dans la réalité. Je sais que c'est moi qui décide tout mais çà fait du bien de ne pas sentir, justement, que je maitrise tout dans le déroulement de ce rêve. Comprenez? 
Donc j'ai rêvé de ce garçon. Il a quand même 25 ans. Mais il a un problème épidermique particulièrement dur à assumer je pense. Il a une immense tache de vin qui lui recouvre tout le menton et la moitié de la figure. Ajouté à çà, une acné agressive et une inflammation de la lèvre inférieure. Bref, çà doit vraiment pas être évident à gérer. Et je ne sais pas s'il a une copine.
Tout ce que je sais, c'est qu'il est très gentil et qu'il a des yeux vert clair. De très beaux yeux verts.

Bref, j'ai rêvé de lui. On était roulé en boule sur des poufs particulièrement peu confortables l'un contre l'autre et tête bêche. Trop pratique. Et à un moment, j'ai senti sa main toucher mes reins. Juste un doigt qui a fait une boucle tout en bas de mon dos.. Noyée dans mon rêve, j'ai ressenti tellement fort, tellement intensément ce contact.. J'ai senti s'éveiller chaque cellule de peau en contact avec cette main. Une sensation si forte qu'elle en était douloureuse. Je me suis rebellée. Parce que quand même, on est pas intime, oh! et brusquement, il se retrouvait roulé en boule contre moi. Son dos contre mon ventre et il avait calé sa tête entre mes bras..

Parfois, je dois dire que je déteste profondément mon Inconscient pour les douleurs qu'il déclenche pour la journée. L'homme que je tenais ainsi contre moi n'était plus l'homme de ma classe. C'était mon homme à moi. Et çà, c'est vache. Vache de me souvenir à quel point je me retrouvais noyée dans cette cascade de tendresse qui me tombait dessus quand il venait sous la couette, s'attacher à moi. Souvent, sa tête venait se poser sur mon ventre ou juste sous mes seins. Il passait ses bras autour de moi. Quitte à perdre la circulation dans celui qui passait dans mon dos. Et il me tenait, comme çà. Il ne disait jamais rien, tu vois. Mais sa douleur, sa solitude et son besoin de tendresse parlaient pour lui. Quand je levais la couette pour faire un peu de lumière, il la rabattait en grognant et me serrait encore plus fort. 

Tous les matins, il attendait que je me réveille. Il voulait attraper mon premier regard. On dormait si peu. Si peu. Chacun avait un besoin immense de l'autre. On a vécu en osmose, vous savez. Alors le matin, on se réveillait vers six heures et quelques. Il me prenait dans ses bras, on comatait pendant de longues minutes qui passaient à la vitesse de secondes pressées. Puis son réveil se mettait en route. On grognait pour la forme puis il me déposait sur mon oreiller et se levait en frissonnant. Prenait son petit dèj' puis montait à la salle de bain. Une fois rasé, propre et parfumé mais pas encore habillé, il revenait dans le lit. Il fallait que je fasse attention à ne pas déranger sa coiffure alors tous les quatre matins, je lui faisais une coupe à ma façon et il pestait. Mais il sentait bon. Incroyablement bon. Et il était tout doux. J'avais le droit à un nouveau câlin et il partait travailler.

Ces journées ont été les plus douces de toute ma vie. Si, si. Les plus douces. J'étais pour la première fois de ma vie, au bon endroit, au bon moment. Rien ne m'attendait nulle part. J'étais libre de faire ce que je voulais. Aucun impératif. Aucune date butoir. Aucun engagement. Rien. Le néant. J'étais libre, à l'heure, là où je voulais être. Les plus douces et les plus belles. De très, très, très loin les plus belles.

Le midi, il rentrait. On mangeait puis on s'autorisait une micro sieste tous les deux. On dormait jamais beaucoup. Et il partait toujours à la dernière minute à son boulot. Je devais le pousser hors du lit.

Le soir, on prenait l'excuse d'un film. Mais on n'en voyait jamais plus que la première demie heure.

Quand il m'embrassait, çà lui faisait mal au ventre. Moi çà me faisait rire.

Les plus belles images sont gravées. Dans ma tête, ma chair. Mes yeux. Mes mains. Tout, partout. Je suis marquée à vie par le Premier. 

L'histoire est maintenant sordide. Son corps a été souillé par une Autre Fille. Mes mains n'y trouveront plus leurs marques. Mon corps même n'a plus envie de l'aimer. Je suis juste encore remplie à ras bord de cette tendresse. De cette inquiétude de mère.

En me caressant tout le corps, il a éveillé un mécanisme vorace et immensément généreux. Il a éveillé ma capacité à ressentir. J'étais en veille jusqu'à ce ce que ses mains viennent descendre le long de mon dos. Le réveil fut brutal. Douloureux. Déconcertant. J'ai été prise au dépourvu par cet amalgame de sentiments et de sensations. Chacun de ses doigts déclenchait une cascade de feu. J'en arrivais à ne plus pouvoir supporter ses mains sur moi. J'en criais presque de douleur. Je devais le forcer, m'enrouler dans ma couette. Le supplier. Il ne comprenait pas. Il a compris cette année. Il ne comprenait pas et revenait à la charge. J'étais obligée de quitter le lit pour apaiser mon épiderme dont la douleur était telle que je ne savais comment la faire sortir de ma peau. J'en ai pensé à m'écorcher la peau pour la laisser s'échapper. Mais une telle sensation. Une telle sensation........ 

Je me suis sentie infiniment vivante. Infiniment humaine. Appartenant à ce cosmos et cette atmosphère. J'ai ressenti. Ressenti pour la première fois, la pression d'un corps sur le mien. Le frisson de Douceur Douleur qui accompagnait ses lèvres le long de mon cou. La cascade brûlante qui accompagnaient chacun de ses dix doigts sur l'ensemble de mon corps. J'ai senti. Je suis née l'année dernière. Je me suis éveillée aux contacts humains.

Je suis devenue un corps réceptif. Un corps émetteur. La tendresse, le bien être, l'envie de rendre heureux mes Plus Proches ont explosé exponentiellement et depuis, je ne me suis plus arrêtée de prendre soin des gens autour de moi.. Mon attitude pourrait surprendre mais c'est complètement désintéressé. Je veux juste pousser les gens dans le bon sens.

Vous savez, je ne sais pas si je suis amoureuse. Je ne pense pas l'être. Parce qu'il parait que quand on aime, on ressent quelque chose en embrassant les lèvres de l'autre. Et moi, je dois avouer que çà me laisse perplexe. Parce que je ne ressens absolument rien. J'aime bien l'embrasser quand il me réclame. Mais je ne l'embrasse jamais de mon plein gré (et çà ne risque plus d'arriver maintenant). Donc je m'accroche à ce détail pas si insignifiant. Pour le reste, je suis juste dépassée par la tendresse qui sort à gros bouillons de moi. Je ne sais pas la canaliser. Quand il a mal, j'ai mal. J'en suis à gémir d'impuissance. A me répéter en boucle qu'il aurait fallu que j'aille habiter chez lui. On y a pensé en plus. Avant. J'aurais débarqué chez lui en dix minutes pour le serrer à l'étouffer contre moi. C'est surtout çà dont j'ai envie. De câlins. Je veux le tenir contre moi. je veux avoir ses cheveux dans mes mains. Je veux pouvoir dessiner les contours de son visage avec mes doigts et voir tressaillir son sourire parce que je le chatouille. 

Je veux pouvoir l'avoir sous mes mains. Je veux pouvoir apaiser son ventre en posant ma main bien à plat dessus. Je veux pouvoir dessiner l'arc parfait que dessine ses fesses. Je veux pouvoir sentir sa main attraper la mienne et la poser dessus. Je veux pouvoir sentir son sourire quand je m'attarde dessus. Je veux. Cette zone de son corps a toujours été la base de notre complicité. Lui qui se trouvait si peu attirant.. Si peu beau.. Cette zone était mienne. Jusqu'à il y a peu. Je ne sais pas si Elle y a touché.

Mais tu vois, maintenant, je ne sais plus où marcher. Je ne sais plus le voir comme une terre vierge. Je le vois comme un terrain piétiné par d'autres pas. Je l'ai eu la première. J'ai pu déblayé le terrain. Niveler des zones de plat où se reposer. J'ai pu lui apprendre à se sentir beau. A se sentir bien. On a tous les deux grandi en même temps. Grâce l'un à l'autre. On avance toujours ensemble. Elle nous a fait grandir d'un coup. Mais il est vrai que maintenant, je ne sais où me placer. J'ai toujours envie de t'avaler ta douleur. Mais.. Pourrais-je encore te toucher?

On ira voir la mer.

J'aurais tellement voulu qu'on s'aime en même temps.. 

[Mercredi 7 novembre 2012 à 13:41]

Je vis dans le passé. Il commence à faire froid ici. La solitude me monte à la tête, je commence déjà à déprimer.
J'ai ma soirée d'intégration jeudi soir. Comment expliquer de manière posée que je n'ai pas envie de me bourrer la gueule pour finir par rire bêtement devant un homme qui fait une crise d'épilepsie à cause de nos braillements dépravés. Putain, non, pas moi quoi. Pourquoi, faut-il, toujours, bordel, que çà passe par l'alcool. Explique moi, Monsieur Boulet (il a pas volé son nom ce crétin), comment tu veux associer "faire connaissance" à "boire comme des trous" ? En plus, tu fais payer la participation horriblement cher. Comme tout ce qui s'associe au BDE d'ailleurs. Vous vous prenez de l'argent de poche dessus, çà m'étonnerait pas. Bref, voilà. Ce mail reçu hier soir me travaille le corps depuis. J'ai pas envie. Mais en même temps, si j'y vais pas, c'est la misère. Je vais jouer mes Précieuses. Et puis, en même temps, çà sera l'occasion de sortir avec les filles. Mais qui dit soirée d'intégration, dit niaiseries à assumer. Dit Bizutages. Dit grosse débauche minable qu'il va falloir assumer en buvant. La boucle est bouclée.

Ouais, non. J'ai pas - du tout - envie d'y participer. Mais pas du tout. En plus, on va finir à pas d'heure, je vais pas pouvoir rentrer chez moi tellement j'aurais peur, etc. 

Mes derniers articles sont plombants. Mon blog fait office de journal intime brut. Pas de mise en forme, pas de blabla éthéré ou cotonneux. Rien que du brut. J'ai pas envie. 

[Dimanche 4 novembre 2012 à 22:49]

Je déprime ce soir..

Cette nuit, vers 6h, j'ai été réveillée en sursaut par une femme qui hurlait tout ce qu'elle pouvait. Elle appelait sa mère, elle hurlait de terreur. J'ai eu tellement peur, au fond de mon lit. Tellement peur. J'ai imaginé toutes les pires atrocités. Et çà voulait pas s'arrêter. Alors depuis, j'ai un goût amer dans la bouche. Je n'aime pas mon quartier. Je n'aime pas mon supermarché. Je n'aime pas m'y balader tard le soir. J'aime pas. Vivement que je reprenne les cours et que je file Place de la Bourse. Dans les quartiers animés, beaux. Où les gens qui circulent ne puent pas la merde, l'alcool et la mort. J'ai peur. Peur tout le temps, à chaque fois que je sors. Pourtant, les gens sont gentils dans ma résidence. Mais j'ai peur. A chaque fois que j'entame ma rue, j'ai la peur au ventre. Et j'entends encore les hurlements de cette fille. Qu'est ce qui lui est arrivé hier? ... 

Il y a des clochards partout. Et je suis obligée de me balader en jolie tenue pour aller en cours ou au travail. J'aime pas être ainsi exposée. Les gens sont misérables ici. Misérables. Puants, déglingués. Désossés. J'ai pas envie qu'on vienne me voir parce que j'ai honte. Honte du quartier. Honte de ma peur. Honte de tout çà.

Pourtant, je me sens bien dans mon appart. Je suis chez moi, tranquille. Mon logement, mon organisation. Mes rythmes. Mes façons de faire. A mon étage, il y a quelques étudiants. Moins de clochards. Mais bon.. 

Ouais, non. Ce soir, c'est pas la joie. Je suis pas bien. Pas heureuse, pas sereine. Je ne sais même pas en parler puisque je ne sais pas ce qui me gêne autant. C'est l'angoisse permanente, je crois. Ne pas savoir ce qu'il va se passer quand je vais sortir de chez moi.. J'aime pas çà.. 

Non, ce soir n'est définitivement pas une bonne soirée. J'ai tout fermé, je suis barricadée et j'ai encore peur d'entendre ses cris ce soir. Elle hurlait tellement fort. Et elle avait tellement peur. Des hurlements d'horreur pure. 

[Vendredi 2 novembre 2012 à 1:31]

Les mots ne viennent pas. J'en ai marre de bégayer sur les touches. Il faut que j'arrive à crever l'abcès. J'en ai marre de ma couverture miteuse de mots. Marre de mes formulations hasardeuses. Je ne sais pas écrire cash. Je sais écrire le Sous Entendu. Mais la Vérité Brute, çà, ...

Je voudrais raconter ce rêve. Vous dire que je l'ai tenu dans mes bras l'espace d'une longue minute Rêve. Et que j'étais consciente, dans mon rêve, que ce n'était qu'un rêve. Et qu'il fallait que je bouffe ce bonheur inconscient à pleines dents sans laisser aucune miette. On s'est même embrassé dans mon rêve. Mais çà n'avait aucun goût. çà n'a jamais eu aucun goût, en fait, pour moi. Aucun émoi, aucune palpitation.

Ce que j'aimais faire, c'était lui caresser les lèvres avec les miennes. çà, j'adorais. Sentir chaque creux, chaque fissure. Sentir son sourire qui étire sa jolie bouche. Sentir la douceur. Avez-vous déjà senti vos lèvres sur celles d'une autre personne? C'est incroyable.. Ce ressenti puissance infinie. Cette douceur incroyablement, cette précision de la sensation.. Je me souviens de ce souvenir. Ce souvenir reste. Cette douceur douleur de mes lèvres caressant les siennes. Closes sur closes.

Dans mon rêve, je me disais "Et voilà revenue la douceur de vivre, ma paix, mon bonheur.." quand je le tenais dans mes bras. Et je me disais "Profite, Aurélie. Tu vas te réveiller, changer de rêve et tu ne sais pas quand. Profite! Serre le à te crever la poitrine. Qu'importe puisque tu rêves. Mais enfonce son corps dans le tien.. Prie pour qu'il fasse le même rêve et qu'il sente toute la chaleur que tu veux lui communiquer. Serre le!" Et je le serrais.. Je le serrais à l'étouffer et il se mettait à pleurer. Pas de douleur, non. Bien que, dans mon rêve, il se soit détruit le genou. Non, il pleurait. Il pleurait. Pour évacuer toute la merde qu'il avait à l'intérieur. Et il m'embrassait comme un forcené. çà avait un goût salé.. Et moi, je disais ".. Y'a des gens qui nous voient là.."

J'en peux plus qu'il souffre. J'en peux plus qu'il soit pas heureux. J'en peux plus qu'il soit à tendance suicidaire. J'en peux plus qu'il s'isole et me rejette. J'en peux plus. Je donnerais tout pour le choper par le collet, lui barrer la bouche d'un morceau de scotch et le serrer à l'étouffer contre moi. Le porter comme une maman koala. Tu vois. Lui filer une dose concentrée de chaleur humaine, de " JE SUIS LA, BORDEL! " en perfusion.

Je l'aime à en crever. Mais à en crever d'impuissance. çà me rend un peu folle aux entournures. Je l'aime à en crever et sa douleur est la mienne. Je m'inquiète. Je pense à lui en permanence. Je vous assure. Quand je lis, quand je parle, quand je marche, tout le temps. Je suis comme une future maman qui ne pense qu'à son bébé. Je ne pense qu'au mien; Il a, certes, vingt sept ans mais çà reste quand même mon bébé. 

Il peut bien me tacler, me pourrir, me sacquer, m'attaquer, me faire sortir de mes gonds. Me faire hurler, ne pas supporter mes crises d'ado et mes hystéries. Il peut bien me snober, me rejeter, m'envoyer chier. Il peut tout faire. Tout.

Un jour, peut être que j'en pourrais plus et que je m'en irais. Mais en attendant, je suis sa base de lancement. Je suis là. Immuable, inchangeable. Toujours au même numéro. Toujours au bout du fil. Toujours là.

Il pourra tout me faire. Mais il y a une chose infiniment importante qu'il m'a montrée. Une chose que je n'avais pas comprise jusqu'à ce qu'Elle débarque dans sa vie et nous fasse grandir d'un coup. Tous les deux. 

Il peut tout me faire. Il m'en a déjà fait une bonne partie. Mais je serais là pour le prendre dans mes bras. Et le serrer à crever contre moi.

Je l'aime. C'est évident. Mais plus comme une famille que comme une petite amie. Quoique, ma foi, je n'en sais rien. Je l'aime, point. Et je suis prête à tout pour le rendre heureux. Quitte à pleurer en douce quand il aura trouvé la femme de sa vie.

Ben non, parce que c'est pas moi. 

[Jeudi 1er novembre 2012 à 0:59]

Il faut que je vous dise. J'ai passé une journée formidable au travail. Une journée incroyablement riche, rieuse et douce. J'y suis allée, le ventre contracté et à reculons, ne sachant si l'ambiance allait à nouveau être glaciale. Si j'allais avoir des tâches à faire, si j'allais trouver ma place. J'aime que tout soit immédiat. L'adaptation, la prise de fonction. Un travail bien défini me plait. Ici, ce n'est pas le cas. Ils n'ont pas vraiment besoin de moi. Ils ont déjà du mal à s'occuper eux. Alors trouver des tâches à déléguer, c'est dur. Et çà, çà ne me plait pas.

Ne me plaisent pas non plus les deux directrices. Hautaines. Et il faut l'avouer.. Le " heu.. Mince, elle s'appelle comment déjà, elle ? " n'est pas du tout passé. Mais pas du tout. Je m'investis comme si je jouais ma période d'essai. Je sais qu'il n'en est pas question. Et je me suis rendue compte que je ne suis Rien. Je ne l'oublie pas, en me focalisant bien sur cette phrase qui m'a écoeurée. Mais bon. C'est comme çà.

En attendant, j'ai fait la soirée avec M. et D. et c'était juste.. Incroyablement drôle, doux et agréable. De fous rires en fous rires. Vraiment. Une très belle soirée.

J'ai aussi retrouvé mes marques comme à Nature. Discuter avec les clients, leur faire raconter leur vie. Tous venaient de Paris. On a discuté de ce qu'on connaissait. Et ce que j'ai adoré, c'est la remarque qui a suivi.. "Euh Aurélie (elle doit se le rappeler tous les soirs avant d'aller dormir, cette conne) dites, venez voir (on se décale d'un mètre ; trop bien l'isolement!). Vous êtes trop familière avec les clients. Vous vous permettez trop de familiarités. Vous créez trop vite une relation familière entre vous et les clients. Bon, vous n'êtes pas employé alors en soi, çà n'a pas d'importance mais vous le verrez au fur et à mesure de vos expériences, les clients sont des clients (ouh putain, toi tu as fait Polytechnique, nan?). Il faut savoir maintenir une certaine distance entre eux et nous. Parce qu'ils aiment bien parler, vous savez (oui, çà je sais..) et si vous avez des tâches à réaliser, vous perdez du temps et vous vous en dépêtrez pas. Alors il faut apprendre à garder sa place et à ne pas leur laisser l'occasion de parler."

BAH PUTAIN! ... Et "çà" travaille dans un corps de métier qui est au plus près du bien-être du client?!

Dans ma tête, je riais intérieurement. Ma spontanéité, c'est ma force. Ma vie, c'est le bien être du client. Mon credo, c'est qu'on fidélise mieux des clients quand on les chouchoute et qu'ils se sentent à la maison. Excuse moi, ma conne mais bon, tes clients, c'est quand même une sacrée brochette de connards qui se croient à la maison mais sans le respect qui va avec. Alors, excuse moi, mais ta réflexion, elle m'use. Et encore une fois, j'ai pas envie de partir parce que je me suis liée archi vite à l'équipe tandis que la direction et le groupe en général me rappellent Nature et toute cette odeur d'hypocrisie rance et bien consistante et qu'à contrario, çà me donne pas du tout envie de bosser. 

On m'a appris à me souvenir du client. A me rappeler des visages. A avoir un Cardex dans la tête. Je suis formatée à retenir des centaines d'informations. Je suis comme çà. Une vraie bible. En trois jours, j'ai déjà mes visages connus. On m'a appris à les écouter. A être là. A les écouter. On a voulu m'apprendre ce que je fais déjà de manière naturelle..

Alors, excuse moi, ma Conne, mais quand tu auras compris que le respect passe aussi par l'apprentissage du prénom de ta "stagiaire V" et que j'aurais mon prénom sur le planning plutôt que cette appellation merdique, j'essaierai de te respecter à mon tour. J'ai plaisir à m'aplatir devant toi. Je m'en fous, je ne suis Rien. Mais à côté de çà, je rigole à m'en faire péter le ventre. Je renoue avec le Client. Je retrouve mes habitudes et putain, qu'est ce que çà m'avait manqué.

L'alternance a çà de bon que, quand tu as touché une fois au travail, tu ne peux plus t'en passer. Non, la Direction me fait doucement rigoler. Elles me filent mal au ventre quand elles sont là à me "prendre pour la bonne" (vous pouvez mettre çà sur la réception, s'il vous plait? J'ai la flemme de me lever.. // J'ai besoin que vous alliez à la poste. çà, c'est pro. çà c'est perso. Attendez, je vous note tout // Vous pourriez aller sur Mappy pour moi, s'il vous plait? ) (c'est toi qui fait du gras, ma Conne. Moi je m'en fous.. // oui, marque moi tout. On sait jamais. Au cas où je sois trop conne // tu veux que je te prenne ton billet de train aussi, Chérie ?) et à m'empêcher de faire quoique ce soit mais quand elles sont occupées et que j'ai loisir de les regarder, j'ai du mal à trouver une once de respect. Christelle, je la respectais. Elle était dure mais droite et juste dans ses bottes. C'était une femme d'honneur. Le respect est réciproque. Là, laisse tomber. La liste des incivilités me gonfle déjà.

Non. Moi, ce que j'aime, c'est M. qui me fait "j'aimerais vraiment que tu restes en fait.."

Oui. Vraiment. C'est ce que j'aime. J'aime apprendre avec elle. J'aime qu'elle me file des choses à faire. Qu'elle me dise comment faire. Et qu'elle me fasse faire des exercices. Et j'aime qu'elle me dise ce genre de phrases. 

Les filles me manquent. Elles me manquent de plus en plus. J'aime pas aller à Meriadeck. J'aime pas me souvenir. J'aime pas comparer. J'aime pas me les rappeler. J'aime pas avoir un serrement au coeur. J'aime pas.. Pas du tout.. Et M. me rappelle le Gang que j'ai quitté.. 

[Mardi 23 octobre 2012 à 22:18]

Non. Non, je suis désolée.
Je pleure beaucoup, il est vrai. Mais à côté de çà, je n'ai jamais été aussi équilibrée de toute ma vie. La preuve, je viens de finir un yaourt liégois et j'enchaîne avec une tartine de Kiri. E-qui-li-brée, vous dis-je!

Mes relations avec autrui sont chaotiques, incertaines et flottantes. Mais, je m'en fous. Si vous saviez comme je m'en fous. Je commence à goûter à ma liberté. Je suis libre de faire ce que je veux, ce que je souhaite. Je ne dépend de personne.
Ma Famille, véritable comme d'adoption, me manque terriblement. Je ressens le premier contre coup de la distance. Et à force de parler de remonter sur Paris, je m'imagine comment les revoir. En catimini ou en faisant une entrée triomphale. Je ne sais pas. Mais je m'imagine. Je rêve d'eux toutes les nuits. Je revis heureuse comme quand j'étais avec eux. 

Ici, je suis aussi heureuse. Le goût a une autre saveur, la nature même de ce bonheur est différente mais çà n'en change rien au terme. Je suis heureuse. Heureuse. Vraiment. 

Je vais vous présenter ma Nouvelle Copine. Avec qui j'ai fait les 400 coups la première semaine et qui, comme prévu, se révèle, chaque jour un peu plus, une égocentrique pourrie gâtée et absolument insupportable d'incivilité. Mais un cocktel détonnant, voyez vous. Le genre de poule que je ne peux pas encaisser. Le genre de poule à me faire bouillir quand elle se sert dans ma trousse et qu'elle explose la dizaine de stylos qui s'y trouvent. Le genre de poule à me faire bouillir quand elle me fait passer un document et qu'elle me le jette un peu comme à son chien. Et encore, son chien, elle lui donnerait doucement. Le genre de poule à se mettre dos à toi quand on est en groupe pour bien tenter de te mettre à l'écart.

Cette poule, elle peut rien y faire. Elle est comme çà. Elle est traumatisée. Complètement terrifiée à l'idée de ne pas avoir de vie sociale. Pétrifiée par l'absence d'un regard vers elle. Je lui sers, dans sa tête, de faire-valoir. Je la fais parler d'elle, je compatis à tous ses malheurs, je m'exclame quand il faut, je lui passe un mouchoir quand il faut. Une vraie Bon Public. Je me fais honneur!

Et voyez-vous, çà me fait doucement rigoler. D'accord. Pas quand elle.. j'ai perdu le terme.. "explose" ma jolie trousse rose bonbon en velours tout doux. Quand elle.. Raaa, vous savez, comme une main qui irait plonger directement dans les entrailles béantes d'une carcasse et qui en ressortirait les intestins. Quand elle.. éviscère! Quoique je ne sais pas. Quand elle trifouille violemment avec sa sale petite main et qu'elle arrache mes stylos de là. Voilà. Là, je rigole pas du tout. Mais-pas-du-tout. 
 
Ou encore, un truc tout con. Quand elle utilise un de mes surligneurs :
  1. Elle le prend, dégueulasse la mine en repassant sur une encre gel qui est pas encore sèche (gniiii)
  2. Elle le repose JUSTE à côté de sa feuille. Et çà, c'est le pompon de la cerise sur le gâteau. (GNIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII.. SCRATCH!)

Excusez moi, mais oh! Quand on prend quelque chose à quelqu'un, on le repose près de lui. Pour bien montrer que c'est à la personne. Que celui qui le prend ne le considère PAS comme acquis. Elle, non. Elle, elle a un problème psychologique assez impressionnant. Et çà a le don de me faire péter un câble intérieurement. 

Je suis peut être maniaque, vous pouvez le dire. Moi, je dis juste que je suis bien éduquée. 

Et ce qui commence à se développer progressivement, c'est sa posture. Elle tente progressivement de me mettre à l'écart de TOUTES les conversations qu'on a avec le reste de la classe. Et là, je me demande dans quoi je me suis fourrée. Parce que, vraiment! mais vraiment!, je n'arrive pas à qualifier une telle attitude. C'est quoi c'te fille, sans rire? 
Donc au final, tout le monde a bien vu son manège et tout le monde la contourne pour venir me voir. Et çà, c'est jouissif. Nan mais vraiment jouissif. 

Quand on est assise toutes les deux, je suis toujours sur l'extérieur (j'ai besoin d'espace) et elle, près du reste du groupe. Donc quand elle s'asseoit, elle me tourne au 3/4 le dos et je me retrouve donc avec un paravent humain qui me bloque la vision des autres. Soit.

Ce qui est particulièrement désagréable aussi, c'est quand je discute avec quelqu'un alors qu'elle n'est pas là et qu'elle revient (souvent de sa pause clopes, elle fume tout le temps. C'est hallucinant). Quand elle revient, en général, y'a deux options :
  1. elle s'assoit comme une masse sur sa chaise, au milieu de nous deux, nous bloquant la vision l'une de l'autre. On doit donc faire des étirements du cou pour nous parler.
  2. Elle s'assoit comme une masse sur sa chaise, au milieu de nous deux, nous bloquant la vision l'une de l'autre. On doit donc faire des étirements du cou pour nous parler. Et elle nous coupe brusquement la parole pour nous donner sa vision du monde commençant par "Moi, je" suivi d'un avorton de phrase la faisant passer pour une vedette/victime cruellement maltraitée/vraie conne. Phrase n'ayant, BIEN EVIDEMMENT, aucun rapport avec ce dont nous discutions avant.

Et là, je dois vous dire, mes petits lecteurs, que je savoure.. Je savoure la connerie sans borne de cette pauvre fille vivant accrochée à son téléphone, sans aucune éducation ni savoir vivre. 

Bref, cette fille est tout un poème. Et je pourrais en raconter des pavés de cent pages.. 

[Lundi 22 octobre 2012 à 1:15]

Peut être, je dis bien Peut être, qu'un jour, j'arriverais à tomber amoureuse d'un garçon qui tombera lui aussi amoureux de moi.

En attendant, la Bonne Copine aux histoires puantes de pathétique a un ordi qui bug et un baladeur MP3 qui la largue de manière honteuse.

Y'a pas à dire, quand on vous aime pas, ON VOUS AIME PAS!

Tant pis, je regrette. Je souffre. Et jamais plus on ne vivra ce qu'on a vécu. Youpitralalaboumboum. 

Excusez le ton hystéro-suicidaire de cet article. Il est 1h10 du matin, j'ai passé un dimanche pourri et faut croire que c'est pas encore fini. Bande de salauds. POURQUOI JE PEUX PAS TOMBER SUR UN MEC QUI M'AIME, BORDEL ?!

[Dimanche 21 octobre 2012 à 11:36]

Je vais vous raconter ma vie, un peu. Je vais vous raconter pour vous montrer combien parfois, la vie, c'est fastidieux. La vie c'est long et la vie, c'est dur. Non, je ne vais pas conclure par un " Je reviens, je vais me suicider ". Non, j'aime ma vie à Bordeaux. J'aime ma liberté, j'aime ma.. douceur. Mon envie de vivre pour moi.

Moi, qui suis-je ? 

Je suis l'Eternelle Bonne Copine. Vous en avez tous et toutes, une dans votre entourage. Une fille sympa, gentille comme tout, attentive. Une fille qui fait office de bureau des Pleurs à chaque fois que vous, tous et toutes, vous perdez le fil de votre vie. Amoureuse ou autre. Mais surtout amoureuse. 

Moi, je suis l'Eternelle Bonne Copine. La fille qui n'a jamais eu de petit ami et qui fêtera ses 23 ans à la fin de l'année. La fille qui n'en a jamais eu mais qui sait déjà combien çà sera éreintant, cassant et profondément problématique d'être avec Quelqu'un. La fille qui sait conseiller X grâce à l'expérience dont lui a fait part Y. La fille qui est toujours prompte à faire un câlin pour soulager des pleurs. La fille sur qui on s'appuie quand les jambes vous tombent.

Moi, je suis l'Eternelle Bonne Copine. Celle qui tous les lundis matins a un résumé complet du week end des X, Y et Z qui l'entourent mais qui, jamais, ne lui posent la question en retour. Celle qui se farçit tous les grands discours de Femme Libre et Libérée et qui voient lesdites femmes Libres et Libérées se jeter au coup de leur copain qui leur a mal parlé une demie journée plus tôt. Celle qui sert de miroir auditif. Celle qui n'est là que pour permettre aux autres de s'épancher.

Moi, je suis l'Eternelle Bonne Copine. La fille jamais amoureuse, un peu ronde et très gentille. 

Moi, je suis l'Eternelle Bonne Copine. Celle qui pleure souvent le soir sur sa solitude. Celle qui se défonce corps et âme pour que celui qu'elle aurait pu aimer, en aime une autre. Celle qui répond à chaque coup de téléphone et qui se creuse réellement la tête à la recherche d'un moyen pour que ce même homme soit heureux avec une fille qui ne sera jamais elle. 

Moi, je suis l'Eternelle Bonne Copine. Celle pour qui le dicton " Trop bonne, Trop conne " se vérifie tous les jours. Celle dont on a jamais pris soin. Celle qui n'a que rarement pu pleurer à son tour sur l'épaule de quelqu'un. Celle qui ne sait même pas comment parler d'elle puisqu'on ne lui demande jamais. Celle qui prend toujours les devants dans les questions. Celle qui aime à sens unique. 

Moi, je suis l'Eternelle Bonne Copine. Cet article me sert d'apitoiement sur mon sort. Mais je pleure un petit peu trop en ce moment. Je suis à l'image du ciel Bordelais : je fuis de partout. 

Moi, je suis l'Eternelle Bonne Copine. Celle qui reste seule le soir. Celle qui n'a personne à embrasser. Celle qui n'a personne à serrer dans ses bras. Celle qui n'est jamais serrée dans les bras. 

Moi, je suis l'Eternelle Bonne Copine. Celle qui prend soin d'elle dans le vent, puisque personne jamais, ne le remarque. Celle qui se fait la peau douce et qui se caresse jusqu'au sang. Celle qui se met du maquillage aux yeux et qui détruit tout en pleurant une fois de trop.

Moi, je suis l'Eternelle Bonne Copine. Celle qui regarde toute seule des films romantiques.

Moi, je suis l'Eternelle Bonne Copine. 

Quand j'étais à Nature, je m'en foutais. J'étais heureuse au milieu d'eux. J'étais vue, remarquée, complimentée et aimée. 
Quand j'étais à Nature, j'avais encore l'occasion de croire que je l'aurais contre moi pour le reste de ma vie un jour. 

Maintenant que je suis à Bordeaux, c'est comme un cruel retour en arrière. Tout le monde parle de son amoureux et moi, je parle pas. 
Maintenant que je suis à Bordeaux, il l'embrasse pour lui dire bonjour. Il la taquine et veut la tenir contre lui. Mais n'est pas heureux.

Que doit dire l'Eternelle Bonne Copine à cet homme? Qu'elle le hait parfois de ne pas être heureux au point de lui dire de fermer sa gueule, que Elle, elle souffre dix mille fois plus pire parce qu'elle se rend compte qu'elle ne l'aura plus jamais dans les bras?

Arrivez vous à comprendre, lecteur de tous bords, la douleur que j'ai au creux du corps. Celle d'avoir caressé, embrassé et chéri un corps. Celle de l'avoir aimé à en crever sans se l'avouer. Celle de voir que ce corps ne l'a jamais aimé comme elle l'a aimé. Celle de s'entendre dire que les lèvres qu'elle a embrassé la première en embrassent maintenant une autre et qu'elles aiment çà? Celle, Celle, Celle.. 

La douleur qui brûle d'avoir aimé dans le vide et d'aimer encore. Celle de se voir et s'entendre parler de La Fille comme d'une petite chose fragile dont IL doit prendre soin. Mon abnégation, ma force mentale à me dissocier, à me mettre en retrait sont tout à mon honneur.

Quand je ne pense pas à moi, je suis réellement motivée pour qu'il soit heureux avec elle. Je me dis que de toute manière, je ne le toucherai plus jamais. Que je ne pourrais jamais plus le toucher. Alors autant qu'il soit heureux avec une autre. 

Et des fois, je fais l'erreur de soulever le drap qui protège mon coeur. Et là, je vois tout le sang. La carcasse éventrée qui bat faiblement et qui laisse sortir à gros bouillons des torrents de sang salé. Salé comme l'amertume de mes larmes quand je vois tout ce gâchis. 

Mais il parait que je suis une femme forte. 

Je suis, après tout, l'Eternelle Bonne Copine. Celle qui résiste à tout, tout le temps. Je suis un roc. Un repère dans la vie des gens. 


Je suis l'Eternelle Bonne Copine. 

[Jeudi 11 octobre 2012 à 1:13]

Je reviens. Bientôt. 

J'essaie d'avoir le temps de trouver du temps pour finir mon aménagement. Mais, en fait, voyez-vous, je sors tous les soirs. Et çà, c'est un autre changement encore. 

Il faut que je vous raconte. 

Et il faut que je relance mon compte FB. 

çà déborde.

Mais je ne sais pas m'intégrer dans une classe où on est assis à une table. Non, çà, je sais pas. 

[Jeudi 4 octobre 2012 à 12:11]

En fait, l'électricité a été coupée. Le numéro de compteur correspond pas. Il y a discordance et je suis au milieu d'une cours de récréation de maternelle en plus hypocrite. Ecoutez, peut être que c'est eux qui ont mal lu, hein. Bon, vous savez quoi, c'est une erreur d'EDF.

Oui et en attendant, bande de connards, c'est moi qui vais encore payer 130 euros de frais de déplacement alors il va falloir que vous vous mettiez d'accord parce que je commence à en avoir ras le cul de vos conneries. Un numéro. Trop dur de relever le numéro. TROP DUR!

Et l'autre pignouf, pourquoi il a pas payé ces factures, ce connard? Pourquoi il a pas résilié? Il a cru que çà se ferait tout seul. Bah putain..

J'en ai marre, si vous saviez; J'en ai ma claque. Je devais faire plein de choses aujourd'hui et au final, j'ai perdu ma matinée à écouter un crétin déblatérer à me répéter les mêmes choses qui ne m'intéressent pas et la nana qui me fait "écoutez (çà, oui, pour le coup, j'écoute BEAUCOUP en ce moment), je peux pas le faire pour vous puisque çà passe maintenant dans le domaine privé". Mon cul, oui. Je ne prends le logement que demain. C'était à toi de faire jouer les interrupteurs, bordel!

Bref, donc voilà. Je me suis levée ce matin avec une crise d'angoisse phénoménale. J'allume mon téléphone et c'était comme le rendez vous téléphonique des miracles. Pendant que je m'accrochais à la table pour ne pas bouffer ce téléphone, mon portable ne trouve rien de mieux à faire qu'à sonner à son tour, puissance dix.

"C'est la société X. On a fait une erreur au niveau de votre trousseau, il faudrait que vous échangiez votre jupe. Avez vous fait des retouches ou pas?"

Enorme coup de panique. Pendant que l'autre gogole me met en attente le temps de chercher une information inexistante, je rappelle aussi sec et je crie presque " Mon trousseau, je n'ai pas encore été le récupérer. OU IL EST ? Dites moi que vous l'avez! "

J'en ai marre. Je suis incapable de me calmer. Résultat je floode sur mon blog censé être dépressif et larmoyant. çà fait 3-4 articles que je suis plutôt en mode excité. Et là, je suis passée en mode "Furieusement dégénérée".

J'ai quand même hurlé comme une forcenée dans mon salon toute ma rage quand j'eus fini de palabrer avec l'autre grand dadais pathétique. 

Mais çà ne m'a pas calmé. Résultat, on joue au téléphone arabe. C'est trop mignon. 

[Jeudi 4 octobre 2012 à 2:32]

J'aurais vraiment aimé visiter Lyon une dernière fois..

[Mercredi 3 octobre 2012 à 19:03]

Pour vivre heureux, vivons cachés.

J'ai eu les photos de mon appartement.
J'ai un lit deux places. 
Tout est neuf. Ils font même l'effort de me donner un cadre photo tout neuf.
Je sais pas encore quoi mettre dedans puisque
l'encre du mot Trahison n'a pas encore séché sur mon corps. 
Deux fenêtres. C'est lumineux.

Et j'ai droit à un pilier.

çà, le pilier, çà reste quand même un grand mystère..

Je vais m'en servir pour faire une colonne de photos.
De recettes, de bouts de magazines.

Pour bien me souvenir de ces gens qui me disaient
"Bien sur que je viens à Bordeaux, oh!" *ton indigné*
et qui me disent
"Oh, tu sais, finalement, çà va être compliqué pour que je vienne"

Punaise. De l'air, les enfants.



DE



L'AIR!

 
Moi, je suis sûre d'une chose : c'est que la confiance, c'est un truc très très agressif quand c'est blessé. Et que la confiance, çà se jette pas comme il a pu le faire. Et que la confiance, bordel de merde, çà sera pas pour tout de suite à nouveau. J'ai pu envie de faire confiance. Pu envie de croire à la bonne volonté des gens. Je vais faire comme à Nature. Les aimer à crever, tout leur donner et surtout des sourires et de la douceur et pour le reste, je me fous de leurs promesses. J'aime au jour le jour. La déception me serre encore fort la gorge.. Je vais m'arranger pour ne jamais avoir de lien retour qui me relie. Je vais aller à sens unique. Encore & encore. Parce que je suis incapable de discerner les gens à qui faire confiance de ceux à qui je ne peux pas. Alors je fais pu. Pu du tout. Alors je ne vais plus rien demander, plus dépendre de personne. Me construire moi toute seule. 

Et peut être qu'un jour, il y a aura cet homme aux bras à la bonne taille qui viendra me dire de baisser la garde et de me laisser faire. Et que je me laisserai faire. Et que je le laisserai faire. Mais c'est pas pour maintenant.. Pas encore. 23 ans et toujours aucune armure charnelle pour prendre soin de moi.. Allez ma fille. On s'entend bien toutes les deux maintenant. On va continuer ainsi. Et on va tous les emmerder.

çà fait discours de Conquérante. Mais je pleure beaucoup, vous savez. L'ennui ne me réussit pas. Je me morfonds dans mes déceptions âcres. Un jour, çà passera. Les couleurs se fâneront, la colère s'essoufflera. Et je serai fière de voir leurs rejetons. Parce qu'Ils en auront. Que Pupute commence par un A, un C ou un J. Je m'en fous. Il faut savoir tirer un trait sur ce qu'on aura jamais. Moi, çà sera mon Premier Vrai Amoureux. Histoire écrasée avant même que le titre de l'histoire soit trouvée. On aura vécu de très belles choses. Mais j'ai encore une fois, été la plus fragile. Moi qui suis la plus grande. La plus costaud. La plus gnagnagna.

Allez, tu me fatigues là. Avance. Et arrête de jouer les schizophrènes. çà fait peur. 

[Mercredi 3 octobre 2012 à 15:22]

" C'était la première fois - et, jusqu'à ce jour, ça demeure la seule - que j'étais avec un homme plus grand que moi. Et quand on a passé sa vie à vouloir être plus petite, quand on a toujours eu l'impression d'être trop grosse pour les bras qui étreignent, on s'abandonne volontiers à l'impression qu'enfin, les bras qui sont ouverts sont à sa mesure. Pour la première fois de ma vie, je me suis sentie femme. J'ai senti mon corps aussi fragile que l'âme qu'il abrite, et c'était un immense soulagement de sentir tout mon être en harmonie. Soulagement de ne plus avoir à faire semblant d'être forte. Pouvoir enfin lâcher prise. "

Cela ne vient pas de moi. Mais ce sont les mots exacts qui expliquent parfaitement pourquoi je souhaite un homme plus grand que moi.

[Mardi 2 octobre 2012 à 20:06]

Et si. Et si je faisais de cette erreur gigantesque, quelque chose de bien? 


Ce qu'il y a de bien avec ma suite de titres,
c'est que je vais revoir
comment on construit des chiffres plus compliqués en caractères romains.


Flood : On. 


J'en ai marre de pleurer en les imaginant tous les deux.
J'en ai marre d'avoir mal au ventre.
Marre de pleurer au milieu d'une chanson que je chante à pleine voix.
Marre de pleurer en m'habillant.
Marre de pleurer dans la rue.
Marre d'avoir cette putain de douleur qui me remplit.
Marre d'être si faible.
Marre d'être la victime de l'Injustice.
Marre. 

[Dimanche 30 septembre 2012 à 20:56]

Je regrette qu'on ait vécu tout ce qu'on a vécu.
Je regrette qu'on soit allé aussi loin.
Je regrette mon caractère qui me fait croire que je suis aussi solide qu'un roc alors que je suis fragile comme une brindille.
Je regrette toute notre tendresse.
Je regrette tous nos baisers. 
Je regrette tous nos gestes d'amour.
Je regrette l'avoir laissé se lover contre moi.
Je regrette, putain.
Si vous saviez comme je regrette.
Comme mon corps me fait mal maintenant.
Comme j'ai la haine au fond du ventre.
Comme mon esprit s'emballe et les imagine.
Amoureux, heureux. Couchés la peau nue, l'un contre l'autre.

Je hais mon imagination. Je hais mon caractère.
Je hais ma faiblesse.

Je la hais, Elle.

Ce blog, finalement, sera mon défouloir de haine pour les mois à venir. 
Le temps que je me relève.
Que j'ai la tête haute et que j'ai mis tout çà derrière moi.
Il est temps de clore la page mais ma faiblesse me fait peur.
J'ai peur de perdre pied au moment où je dois être le plus solide.

J'ai peur. J'ai mal. 

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