J'ai une peluche immense. Jaune et orange. Un canard de Pâques. La première fois que je l'ai vu, je l'ai vu dans les bras d'une maman qui passait par chez moi. Je l'ai questionnée, rieuse. Etonnée, envieuse. Je l'ai questionnée avec l'envie secrète et accrochée aux entrailles d'avoir le même. De me rouler dedans. De pleurer dedans. De le serrer à l'étouffer contre moi. Je l'ai questionnée et la réponse m'a arrachée un sourire qui est monté haut, haut, haut. J'ai donc été récupéré mon canard jaune et orange là bas. Perdus, plusieurs. J'ai du n'en sélectionner qu'un. Pour une bouchée de pain. Je les aurais tous pris. Mais je n'avais le droit qu'à un. Il est de ces impératifs d'enfants qu'on doit accepter bon gré mal gré. Même en tapant un peu fort du pied. Même quand on a passé la date fatidique. Je suis donc revenue avec ce canard. Et ce canard cogne contre ma cuisse à cette minute. Douce peluche qui ne s'est jamais plainte de mes caresses. Qui les a supportées. Qui m'a laissé l'aimer. Une bête aux yeux vides mais pourtant tellement remplis de douceur innocente. Depuis que je suis revenue de la mer, j'ai des décisions qui se sont prises. Elles se sont ancrées dans ma chair et dans mon coeur. Profondément.
Il ne m'aime pas comme il pourrait m'aimer. Il ne m'aimerait jamais pour qu'on soit heureux. Jamais. J'assume ce terme. J'ai même pas mal d'apprendre à prononcer le prénom de cette autre femme. De le dire souvent. Tu vois, je m'en fiche. Il ne m'aimera jamais et il me fallait l'entendre. Je devais l'entendre pour me libérer et pour tourner la page. On a parlé d'elle, beaucoup. Et au bord de cette mer, où on s'était aimé profondément, immensément, on s'est désaimé. On s'est perdu. Un soir, comme çà, qu'il a essayé de me tenir contre lui, il n'y avait plus rien. Je me sentais mal. Empruntée. Pas à ma place. Je l'ai repoussé. Plusieurs fois. Je voulais juste prendre soin de lui. Le recouvrir de tendresse.
Mais on ne s'est pas retrouvé. Ni cette nuit là. Ni la dernière.
La mécanique est rompue. La magie s'est enfuie. Cette femme est entrée entre nous et ... tout s'est terminé entre nous. Nous voilà amis. Je n'ai plus aucun droit sur son corps. Je n'ai plus aucun droit sur son coeur. Sur son âme. Sur ses sentiments.
Il s'est passé trop de choses. Il a dit non. Mais on a bien vu tous les deux que si. Si, c'est fini.
Le dernier soir, j'ai dit adieu à ce corps que j'ai caressé en entier, des heures durant, des mois avant.
Lui ne m'a plus touchée. Je me suis sentie tellement, tellement, tellement seule.
Ce canard, sous mes caresses, devient cet homme parfois, sous mes doigts. Mes doigts retrouvent les vallons, les creux, les tremplins de sa chair. Sa tignasse brune dans laquelle j'aurais pu laisser voguer mes mains, toute la nuit durant.
J'ai des souvenirs de la tête au bout des doigts. Des souvenirs d'une beauté, d'une tendresse et d'une paix indescriptibles. En cristal.
J'ai toujours trouvé le mot "cristal" superbe, élégant, fin. Racé. Délicat.
Cette nuit là, accrochés aux étoiles, moi dans le creux de son bras, il m'avait dit paisiblement : " j'ai envie de te faire l'amour ".
Je me suis accrochée à ces nuits de pleine lune. Accrochée à ce souvenir tellement.. pur. Accrochée au souvenir quand la réalité et la solitude emprisonnaient tout le volume de la tente. Accrochée violemment à l'ouverture de la tente, j'ai mangé les détails les plus infimes de cette scène. Mangé jusqu'à l'écoeurement. Mangé jusqu'à l'épuisement.
Et j'ai brutalement et bestialement haï cette petite garce de m'avoir volé l'homme qui rendait heureuse.
L'année dernière, il voulait me faire l'amour.
Cette année, il s'est tourné dos à moi quand je lui ai demandé sa main pour m'endormir.
Il ne m'aime pas comme il pourrait m'aimer. Il ne m'aimerait jamais pour qu'on soit heureux. Jamais. J'assume ce terme. J'ai même pas mal d'apprendre à prononcer le prénom de cette autre femme. De le dire souvent. Tu vois, je m'en fiche. Il ne m'aimera jamais et il me fallait l'entendre. Je devais l'entendre pour me libérer et pour tourner la page. On a parlé d'elle, beaucoup. Et au bord de cette mer, où on s'était aimé profondément, immensément, on s'est désaimé. On s'est perdu. Un soir, comme çà, qu'il a essayé de me tenir contre lui, il n'y avait plus rien. Je me sentais mal. Empruntée. Pas à ma place. Je l'ai repoussé. Plusieurs fois. Je voulais juste prendre soin de lui. Le recouvrir de tendresse.
Mais on ne s'est pas retrouvé. Ni cette nuit là. Ni la dernière.
La mécanique est rompue. La magie s'est enfuie. Cette femme est entrée entre nous et ... tout s'est terminé entre nous. Nous voilà amis. Je n'ai plus aucun droit sur son corps. Je n'ai plus aucun droit sur son coeur. Sur son âme. Sur ses sentiments.
Il s'est passé trop de choses. Il a dit non. Mais on a bien vu tous les deux que si. Si, c'est fini.
Le dernier soir, j'ai dit adieu à ce corps que j'ai caressé en entier, des heures durant, des mois avant.
Lui ne m'a plus touchée. Je me suis sentie tellement, tellement, tellement seule.
Ce canard, sous mes caresses, devient cet homme parfois, sous mes doigts. Mes doigts retrouvent les vallons, les creux, les tremplins de sa chair. Sa tignasse brune dans laquelle j'aurais pu laisser voguer mes mains, toute la nuit durant.
J'ai des souvenirs de la tête au bout des doigts. Des souvenirs d'une beauté, d'une tendresse et d'une paix indescriptibles. En cristal.
J'ai toujours trouvé le mot "cristal" superbe, élégant, fin. Racé. Délicat.
Cette nuit là, accrochés aux étoiles, moi dans le creux de son bras, il m'avait dit paisiblement : " j'ai envie de te faire l'amour ".
Je me suis accrochée à ces nuits de pleine lune. Accrochée à ce souvenir tellement.. pur. Accrochée au souvenir quand la réalité et la solitude emprisonnaient tout le volume de la tente. Accrochée violemment à l'ouverture de la tente, j'ai mangé les détails les plus infimes de cette scène. Mangé jusqu'à l'écoeurement. Mangé jusqu'à l'épuisement.
Et j'ai brutalement et bestialement haï cette petite garce de m'avoir volé l'homme qui rendait heureuse.
L'année dernière, il voulait me faire l'amour.
Cette année, il s'est tourné dos à moi quand je lui ai demandé sa main pour m'endormir.
Garde le toujours près de toi, ce canard.