Une.Tortue

Carapace de mots

[Vendredi 2 novembre 2012 à 1:31]

Les mots ne viennent pas. J'en ai marre de bégayer sur les touches. Il faut que j'arrive à crever l'abcès. J'en ai marre de ma couverture miteuse de mots. Marre de mes formulations hasardeuses. Je ne sais pas écrire cash. Je sais écrire le Sous Entendu. Mais la Vérité Brute, çà, ...

Je voudrais raconter ce rêve. Vous dire que je l'ai tenu dans mes bras l'espace d'une longue minute Rêve. Et que j'étais consciente, dans mon rêve, que ce n'était qu'un rêve. Et qu'il fallait que je bouffe ce bonheur inconscient à pleines dents sans laisser aucune miette. On s'est même embrassé dans mon rêve. Mais çà n'avait aucun goût. çà n'a jamais eu aucun goût, en fait, pour moi. Aucun émoi, aucune palpitation.

Ce que j'aimais faire, c'était lui caresser les lèvres avec les miennes. çà, j'adorais. Sentir chaque creux, chaque fissure. Sentir son sourire qui étire sa jolie bouche. Sentir la douceur. Avez-vous déjà senti vos lèvres sur celles d'une autre personne? C'est incroyable.. Ce ressenti puissance infinie. Cette douceur incroyablement, cette précision de la sensation.. Je me souviens de ce souvenir. Ce souvenir reste. Cette douceur douleur de mes lèvres caressant les siennes. Closes sur closes.

Dans mon rêve, je me disais "Et voilà revenue la douceur de vivre, ma paix, mon bonheur.." quand je le tenais dans mes bras. Et je me disais "Profite, Aurélie. Tu vas te réveiller, changer de rêve et tu ne sais pas quand. Profite! Serre le à te crever la poitrine. Qu'importe puisque tu rêves. Mais enfonce son corps dans le tien.. Prie pour qu'il fasse le même rêve et qu'il sente toute la chaleur que tu veux lui communiquer. Serre le!" Et je le serrais.. Je le serrais à l'étouffer et il se mettait à pleurer. Pas de douleur, non. Bien que, dans mon rêve, il se soit détruit le genou. Non, il pleurait. Il pleurait. Pour évacuer toute la merde qu'il avait à l'intérieur. Et il m'embrassait comme un forcené. çà avait un goût salé.. Et moi, je disais ".. Y'a des gens qui nous voient là.."

J'en peux plus qu'il souffre. J'en peux plus qu'il soit pas heureux. J'en peux plus qu'il soit à tendance suicidaire. J'en peux plus qu'il s'isole et me rejette. J'en peux plus. Je donnerais tout pour le choper par le collet, lui barrer la bouche d'un morceau de scotch et le serrer à l'étouffer contre moi. Le porter comme une maman koala. Tu vois. Lui filer une dose concentrée de chaleur humaine, de " JE SUIS LA, BORDEL! " en perfusion.

Je l'aime à en crever. Mais à en crever d'impuissance. çà me rend un peu folle aux entournures. Je l'aime à en crever et sa douleur est la mienne. Je m'inquiète. Je pense à lui en permanence. Je vous assure. Quand je lis, quand je parle, quand je marche, tout le temps. Je suis comme une future maman qui ne pense qu'à son bébé. Je ne pense qu'au mien; Il a, certes, vingt sept ans mais çà reste quand même mon bébé. 

Il peut bien me tacler, me pourrir, me sacquer, m'attaquer, me faire sortir de mes gonds. Me faire hurler, ne pas supporter mes crises d'ado et mes hystéries. Il peut bien me snober, me rejeter, m'envoyer chier. Il peut tout faire. Tout.

Un jour, peut être que j'en pourrais plus et que je m'en irais. Mais en attendant, je suis sa base de lancement. Je suis là. Immuable, inchangeable. Toujours au même numéro. Toujours au bout du fil. Toujours là.

Il pourra tout me faire. Mais il y a une chose infiniment importante qu'il m'a montrée. Une chose que je n'avais pas comprise jusqu'à ce qu'Elle débarque dans sa vie et nous fasse grandir d'un coup. Tous les deux. 

Il peut tout me faire. Il m'en a déjà fait une bonne partie. Mais je serais là pour le prendre dans mes bras. Et le serrer à crever contre moi.

Je l'aime. C'est évident. Mais plus comme une famille que comme une petite amie. Quoique, ma foi, je n'en sais rien. Je l'aime, point. Et je suis prête à tout pour le rendre heureux. Quitte à pleurer en douce quand il aura trouvé la femme de sa vie.

Ben non, parce que c'est pas moi. 

Avis sur la question

Mettre son grain de sel

Par Kyra le Samedi 3 novembre 2012 à 11:36
J'ai ressenti la même force des choses avec mon meilleur ami, juste avant que je parte. Cette douleur qu'il m'avait finalement plus que transmise. Elle était ancrée en moi, elle pouvait plus partir, elle me tuait en même temps qu'elle tuait notre amitié. La seule différence c'est que je l'aimais pas d'amour, c'était mon meilleur ami. C'est ça la seule différence avec toi mais il pouvait bien me tuer que j'aurais quand même été là, pour lui. Et le pire, c'est que comme il me connaît sur le bout des doigts, il sait parfaitement ce qu'il faut faire et dire pour me toucher.

J'ai ressenti tout ça et j'espère vraiment que ça durera le moins possible pour toi parce que moi, ça m'a anéantie. Au point qu'il a fallu que je parte avant qu'il soit trop tard.
 

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