Une.Tortue

Carapace de mots

[Jeudi 1er novembre 2012 à 0:59]

Il faut que je vous dise. J'ai passé une journée formidable au travail. Une journée incroyablement riche, rieuse et douce. J'y suis allée, le ventre contracté et à reculons, ne sachant si l'ambiance allait à nouveau être glaciale. Si j'allais avoir des tâches à faire, si j'allais trouver ma place. J'aime que tout soit immédiat. L'adaptation, la prise de fonction. Un travail bien défini me plait. Ici, ce n'est pas le cas. Ils n'ont pas vraiment besoin de moi. Ils ont déjà du mal à s'occuper eux. Alors trouver des tâches à déléguer, c'est dur. Et çà, çà ne me plait pas.

Ne me plaisent pas non plus les deux directrices. Hautaines. Et il faut l'avouer.. Le " heu.. Mince, elle s'appelle comment déjà, elle ? " n'est pas du tout passé. Mais pas du tout. Je m'investis comme si je jouais ma période d'essai. Je sais qu'il n'en est pas question. Et je me suis rendue compte que je ne suis Rien. Je ne l'oublie pas, en me focalisant bien sur cette phrase qui m'a écoeurée. Mais bon. C'est comme çà.

En attendant, j'ai fait la soirée avec M. et D. et c'était juste.. Incroyablement drôle, doux et agréable. De fous rires en fous rires. Vraiment. Une très belle soirée.

J'ai aussi retrouvé mes marques comme à Nature. Discuter avec les clients, leur faire raconter leur vie. Tous venaient de Paris. On a discuté de ce qu'on connaissait. Et ce que j'ai adoré, c'est la remarque qui a suivi.. "Euh Aurélie (elle doit se le rappeler tous les soirs avant d'aller dormir, cette conne) dites, venez voir (on se décale d'un mètre ; trop bien l'isolement!). Vous êtes trop familière avec les clients. Vous vous permettez trop de familiarités. Vous créez trop vite une relation familière entre vous et les clients. Bon, vous n'êtes pas employé alors en soi, çà n'a pas d'importance mais vous le verrez au fur et à mesure de vos expériences, les clients sont des clients (ouh putain, toi tu as fait Polytechnique, nan?). Il faut savoir maintenir une certaine distance entre eux et nous. Parce qu'ils aiment bien parler, vous savez (oui, çà je sais..) et si vous avez des tâches à réaliser, vous perdez du temps et vous vous en dépêtrez pas. Alors il faut apprendre à garder sa place et à ne pas leur laisser l'occasion de parler."

BAH PUTAIN! ... Et "çà" travaille dans un corps de métier qui est au plus près du bien-être du client?!

Dans ma tête, je riais intérieurement. Ma spontanéité, c'est ma force. Ma vie, c'est le bien être du client. Mon credo, c'est qu'on fidélise mieux des clients quand on les chouchoute et qu'ils se sentent à la maison. Excuse moi, ma conne mais bon, tes clients, c'est quand même une sacrée brochette de connards qui se croient à la maison mais sans le respect qui va avec. Alors, excuse moi, mais ta réflexion, elle m'use. Et encore une fois, j'ai pas envie de partir parce que je me suis liée archi vite à l'équipe tandis que la direction et le groupe en général me rappellent Nature et toute cette odeur d'hypocrisie rance et bien consistante et qu'à contrario, çà me donne pas du tout envie de bosser. 

On m'a appris à me souvenir du client. A me rappeler des visages. A avoir un Cardex dans la tête. Je suis formatée à retenir des centaines d'informations. Je suis comme çà. Une vraie bible. En trois jours, j'ai déjà mes visages connus. On m'a appris à les écouter. A être là. A les écouter. On a voulu m'apprendre ce que je fais déjà de manière naturelle..

Alors, excuse moi, ma Conne, mais quand tu auras compris que le respect passe aussi par l'apprentissage du prénom de ta "stagiaire V" et que j'aurais mon prénom sur le planning plutôt que cette appellation merdique, j'essaierai de te respecter à mon tour. J'ai plaisir à m'aplatir devant toi. Je m'en fous, je ne suis Rien. Mais à côté de çà, je rigole à m'en faire péter le ventre. Je renoue avec le Client. Je retrouve mes habitudes et putain, qu'est ce que çà m'avait manqué.

L'alternance a çà de bon que, quand tu as touché une fois au travail, tu ne peux plus t'en passer. Non, la Direction me fait doucement rigoler. Elles me filent mal au ventre quand elles sont là à me "prendre pour la bonne" (vous pouvez mettre çà sur la réception, s'il vous plait? J'ai la flemme de me lever.. // J'ai besoin que vous alliez à la poste. çà, c'est pro. çà c'est perso. Attendez, je vous note tout // Vous pourriez aller sur Mappy pour moi, s'il vous plait? ) (c'est toi qui fait du gras, ma Conne. Moi je m'en fous.. // oui, marque moi tout. On sait jamais. Au cas où je sois trop conne // tu veux que je te prenne ton billet de train aussi, Chérie ?) et à m'empêcher de faire quoique ce soit mais quand elles sont occupées et que j'ai loisir de les regarder, j'ai du mal à trouver une once de respect. Christelle, je la respectais. Elle était dure mais droite et juste dans ses bottes. C'était une femme d'honneur. Le respect est réciproque. Là, laisse tomber. La liste des incivilités me gonfle déjà.

Non. Moi, ce que j'aime, c'est M. qui me fait "j'aimerais vraiment que tu restes en fait.."

Oui. Vraiment. C'est ce que j'aime. J'aime apprendre avec elle. J'aime qu'elle me file des choses à faire. Qu'elle me dise comment faire. Et qu'elle me fasse faire des exercices. Et j'aime qu'elle me dise ce genre de phrases. 

Les filles me manquent. Elles me manquent de plus en plus. J'aime pas aller à Meriadeck. J'aime pas me souvenir. J'aime pas comparer. J'aime pas me les rappeler. J'aime pas avoir un serrement au coeur. J'aime pas.. Pas du tout.. Et M. me rappelle le Gang que j'ai quitté.. 

Avis sur la question

Mettre son grain de sel

Par Kyra le Jeudi 1er novembre 2012 à 13:27
Le monde du travail est rude mais te laisse pas faire. Fait surtout comme TOI tu as envie. Elles, elles sont blasées par leur métier. Toi tu es fraîche alors reste le. ;)
Par Aimepe le Jeudi 1er novembre 2012 à 18:30
Aurélie, j'apprécie plus que tout tes mots. Même s'ils déchirent parfois les neurones par la tristesse que tu englues quelquefois dans tes textes. Je suis heureux de voir que cette tristesse s'envole peu à peu (si j'ne m'abuse). Vois, je ressens du cynisme, dans celui-ci. (Même aveugle, je le verrais.) C'est bien. J'ne t'ai pas beaucoup parlé ces temps-ci, mais c'est bien, dis-je aujourd'hui.

Merci pour tes conseils. Et tu as vu juste, ça ne me fera certainement pas changé grand chose. Aujourd'hui surtout, car j'ai retrouvé les conversations du début. Vois-tu, cette relation est étrange, surtout pour moi. Et si vous aimez être chouchoutées, j'aime offrir le chouchoutage. Et si vous aimez en avoir plusieurs au cas où, j'aime être le refuge final. Je suis ce que je combats, l'homme qui s'attache trop en espérant trop.

Mais... Toutes les données ne sont pas là. Le Kéké en question n'est pas une priorité, il est l'officiel par antériorité et le plus disponible géographiquement. (Peut-être espéré-je par cette nuance faire changer toute la donne... On verra. Ce n'est pas encore de l'Amour.)

Bref. Je n'exclue pas la rencontre des Autres, mais celle-ci est pour l'instant dans ma tête. Et jusqu'à preuve du contraire, elle y reste.

Merci encore pour tes mots. Je fais toujours attention aux tiens. Je finirai par une chose : ris-lui intérieurement et soit spontanée. Comme tu le fais et l'es déjà.
Par Le.souvenir.d.une.etoile le Mercredi 19 décembre 2012 à 10:16
les chefs sont jamais satisafait faut croire ..
mais dans la vente etre familière c'est une bonne chose ..
etre assez ouverte et ne pas avoir peur c'est bien ..
 

Mettre son grain de sel









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://une.tortue.cowblog.fr/trackback/3214079

 

<< Début | 1 | 2 | Fin >>

Créer un podcast