Une.Tortue

Carapace de mots

[Dimanche 30 septembre 2012 à 13:46]

Et de nouveau, le coup de poignard en plein coeur. Le froid de la mort qui te glisse le long du dos, qui va jusqu'à ton coeur, jusqu'à tes doigts. Tu ne maitrises plus rien et tu te laisses envahir. La douleur est indescriptible. Incommensurable. Tu es là, au milieu d'elle. Les défenses levées trop tard, tu t'es fait envahir et l'envahisseur est bien trop nombreux. Bien trop plusieurs pour que ton pauvre petit glaive y puisse quelque chose. Incapable de te défendre, d'ériger des défenses contre cette glace qui fige ton sang, tu subis. Tu deviens un creux. Un vide. Tu deviens une particule négative. Tu deviens un Rien. Contrairement au Tout qui te composait la seconde d'avant. Tu perds le nord, le sud, la tête. La vie. Tu perds tout ensemble et cette douleur est si grande qu'elle t'appuie sur les yeux. Et que tes yeux pleurent. Pleurent la défaite supplémentaire. Pleurent l'entaille supplémentaire. Pleure l'inévitable. Pleurent ton éviction. Pleurent ta défaite complète et totale. Pleurent la décision irrémédiable que tu dois prendre à cet instant précis. Incapable que tu es, de pouvoir endurer une telle douleur dans les mois à venir. 

Je pleurais parce qu'il fallait que je mette des mots directs et tranchants. Mais je ne suis pas assez forte. Je serai assez forte quand j'aurais trouvé à aimer quelqu'un. Je ne suis pas assez forte pour tout rompre d'un coup même s'il le faudrait. Que je sais que c'est la meilleure solution. Je vais juste me taire. M'enterrer. Oublier. L'oublier et nous oublier. Et puis, quand la corde sera effilochée, tellement usée que la couper reviendra à lui faire du bien, je couperai. D'un coup bien net et cette corde ira se reposer dans le Panthéon des Relations Magnifiques. Quand l'amertume aura quitté la moindre fibre de cette pauvre corde qui nous reliait tous les deux. 

J'ai déjà la peau qui se remet à grêler. Il faut que je me calme, que je me contrôle. Que je me taise. Que je me concentre sur la vie qui m'attend. Faite d'angoisses, de responsabilités, de profondes galères et de très peu de respirations. Il le faut. Il le faut parce que sinon, je vais perdre pied. M'enfoncer dans la glaise, me noyer et perdre. Tout perdre.

Punaise. Merci à toi, petit blog. Merci à toi de me faire ouvrir les yeux au fur et à mesure que tu me laisses t'écrire. Merci. 

[Vendredi 28 septembre 2012 à 4:55]

Et il est 4h23.

Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Je n'ai plus une once de sommeil au coin des yeux. J'hésite très sincèrement à ne pas dormir de la nuit. J'en ai pas envie. Dormir me fait peur. C'est bizarre, çà. Que dormir, qui est mon activité préférée au monde, soit une chose qui me fasse peur ce soir. Ce matin. Je sais pas. Mais dormir me fait peur. çà, je le sais. Et j'ai l'air bien fine, moi. Avec ma musique, mon casque et le bruit de mon clavier qui craque. Je fais quoi? Je vais marcher un peu? Je me force à fermer les yeux? A voir le noir se remplir de nos souvenirs? A voir la plaie se rouvrir en grand et libérer tout mon pauvre sang tout blanc? A avoir les yeux fermés, les yeux éblouis par des souvenirs qui font si mal, tellement mal? Je ne sais pas comment arrêter ce flot d'images. Je ne sais pas. Déjà tout à l'heure, en partant, je me suis arrêtée en pleine rue, la tête arrachée par un souvenir insidieux. Il ne faut pas faire peur aux Gens comme çà. A s'arrêter tout d'un bloc, à se remplir de vide les yeux et à crever à l'intérieur, d'un coup de flamme bien net. Non, il ne faut pas. Les Gens, eux, ils transportent déjà un sac très lourd dans le dos. Alors si, en plus, tu t'arrêtes d'un coup, que tu les bloques dans leur élan, qu'ils se rappellent la présence par le poids de leur sac d'emmerdes, là, ils t'en veulent à mort. Et d'un coup, ils sortent les crocs. Avance. Un coup d'épaule, un coup de pieds et la mécanique se relance. Il suffit d'un peu d'élan. 

Mais vois-tu, j'ai mal ce soir. J'ai mal sans description possible. J'ai juste mal. Mal de me souvenir, mal de voir combien je me suis fait avoir, mal de voir l'homme que j'aime ne pas m'aimer, voir que ma vie change radicalement, que les choix si lointains que j'ai fait, je dois les assumer et me lancer dedans. Fière, droite quoique la tête baissée. J'ai mal de voir que l'homme que j'aime est identique à l'image que je me fais de lui. J'ai mal de voir l'homme que j'aime, que j'ai envie viscéralement de protéger et de rendre heureux, me fuir comme la peste avec des excuses toutes plus fumeuses les unes que les autres. J'ai mal de voir que l'homme que j'aime est l'homme lâche et non amoureux que ma conscience associée à ma raison avaient percé à jour. J'ai mal à l'honneur, tu vois. Comme on a mal à la jambe ou au ventre. J'ai mal à l'honneur. Mal à l'orgueil. Mal à l'Estime.

Est-ce trop compliqué que d'avoir droit à un homme comme toi? Toi ou toi, tiens. Tant que c'est un homme comme toi. Qui te ressemble. Qui s'accorde bien à tes pas. Je sais pas. Je me perds à nouveau dans les méandres de ce putain de labyrinthe minautorien. De toute manière, quoiqu'il se passe, je me ferai bouffer. Par Lui ou par le Comité d'Accueil à la fin du fil à Ariane. J'ai mal à la tête. Pas la migraine, non. Plutôt une douleur sourde. Celle des gens qui se noient à l'intérieur d'elle. J'aimerais que tout soit tellement simple, tu sais.

Qu'il vienne vivre avec moi, qu'on les emmerde tous jusqu'au plus profond de leur fondement si gracieux et qu'on vive heureux. Loin. Pour le laisser pousser librement au gré du soleil et au fil du vent iodé. Mais Il ne veut pas. Il dit que je ne comprends pas. Que je fais semblant d'écouter et de comprendre. Que je suis une menteuse parce que je l'oblige à se répéter.

Et moi, je me répète. Je lui dis. Viens.. Viens avec moi, mon amour. Viens et promis, je te protègerai et plus personne ne te fera du mal.

Bordel de D., mais qui pourra m'arracher cette putain de tendresse? Gangrenant mon coeur tel un cancer agressif et non amical? Recouvrant toutes mes rougeurs, toutes mes colères sous un tapis de douceur et d'amour mièvre et soumis? Qui?!

Moi. Moi, bien sûr. En travaillant dur, en me battant. Je ferai partir la mousse. Mais en attendant, je meurs de le savoir malheureux. Je meurs de me sentir si impuissante. Je meurs. Non, ce n'est pas vrai. Disons que je souffre, hein. C'est pas comme si je tentais tant bien que mal, bringuebalant mes mots tout faibles, de décrire la Chose.

Je suis impuissante, loin. Incapable de le prendre dans mes bras et de lui dire de tous les envoyer se faire foutre. Il a une vision de la société et du monde au delà de toute logique. De toute sérénité. Une vision malade, pourrie. Mauvaise et nauséabonde. Comme si tout le monde s'aimait en se crachant à la gueule avec un sourire de merde. Non, non. C'est pas çà des relations saines et "normales". Une relation saine, elle est basée sur le bien être, l'honnêteté et la douceur. Certes, parfois çà s'agrippe un peu fort. Mais jamais, ô grand jamais, on ne se tacle tous ensemble à qui fera le plus mal à l'autre en riant. Sors toi de là. Sors toi de là! Ceci est un nid à merdes. Loin de toute vérité. De toute sincérité.

Et il navigue là dedans. Et j'en avale des pleins tonneaux quand je le rejoins quand on s'enfuit loin de toute cette merde. Et je prends ma dose.

Tu as rencontré Ta Pute. Tellement à l'opposé de ton Toi qu'elle avait même pas une case prévue pour elle. Elle figurait sur l'autre tableau. Celui des " A ne jamais fréquenter"

Mais tu es un homme. C'est une jolie femme. Tu as voulu voir si tu étais capable de la satisfaire. Tu ne m'en parles plus alors surement que çà se passe très bien entre vous.

Je me souviens de ce que tu m'as dit. Mais qui es-tu, finalement? ... Pas un amoureux. Et elle, elle te travaille. Alors qui sait ce qui peut bien se passer.

Encore une fois, la déception me reprend au collet. Me serre bien fort. Imprime sa marque dans mes chairs. Pour ne jamais oublier. Cette sensation cuisante de honte. Cette sensation amère, douceâtre. 

Tu m'as dit que tu ne viendrais pas. 

Tu m'as dit que tu ne viendras pas.

Tu m'as dit. 

Tu. Je le savais.. Je savais que tu viendrais me présenter une excuse et que tu ne viendrais pas. Je le savais. Mais je voulais pas y croire. Voir jusqu'au bout. Ouvrir grand les yeux jusqu'à dessèchement des globes. Vidange du coeur. Mais non, tu me déçois encore.. 

Et moi, je pleure. Encore et encore et encore. De ta connerie sans fond et de la mienne, sans dôme.

[Vendredi 28 septembre 2012 à 1:27]

Mauvais soir numéro 1 depuis si peu de temps. Un simple année passée à travailler avec des gens merveilleux m'a permis de faire fuir ces soirs de cafard où tout semble se rétrécir à vos seules mauvaises décisions. Où un rien vous fait pleurer et où vous vous sentez seule.. Tellement seule.

Seule, inutile et vaine. Seule sur la voie d'une des plus grosses erreurs de sa vie. Seule parce que l'homme qu'elle aurait pu rendre heureux, protéger et chérir contre tout et tous ne l'aime pas et la rejette comme une pauvre petite merde sur le bord du trottoir. Seule parce que, sans travail, sans mots, sans évènements dans la journée. Mes jours s'amoncèlent, gris et ternes. Je ne suis plus stimulée. Je m'ennuie mortellement. Je joue. Je construis des vies parfaites, des maisons géniales et des familles bourrées à craquer. 
 
L'ennui, c'est pervers. çà reluit, çà donne envie quand on le prend de loin. Quand on l'a saisi, c'est comme un fruit trop mûr. Âcre, amer. Désagréable sans qu'on puisse expliquer comment, en bouche. S'ennuyer, c'est le pied. S'ennuyer, c'est la porte ouverte aux déprimes sans visage, nom ou quelconque dénomination. C'est la porte ouverte aux envies merdiques. C'est la porte ouverte aux crises de larmes qui menacent de crever le coeur tellement elles sont puissantes, insoutenables.

Mon coeur bondit en ce moment. Toujours le soir, quand je suis au calme et allongée, il bondit violemment contre ma cage thoracique et force la force. 

Comment tomber amoureuse? Où trouver l'homme qui me donnera confiance? Qui m'aimera en tee shirt sale et le cheveu hirsute? Je veux un homme qui me foute la paix tout en me rendant belle. Je sais pas ce que je veux, en fait. Je dis çà, mais j'en sais rien. Je veux pouvoir enfiler ses pulls et me shooter à son odeur. Je veux un bisou quand il rentre du travail. Je veux des conneries de ce genre. Tu vois. Même pas le début. Nan, j'aimerais une routine bien huilée comme on a pu avoir.

Putain, quelle misère pathétique. Quelle misère.

[Mardi 25 septembre 2012 à 2:42]

Ya tellement de choses disloquées.

Trop, pour être exact. Beaucoup trop.

On s'est perdu. Et maintenant les heures de silence vont se compter en jours. 

En semaines. Puis en mois. 

Tu m'annonces des choses que je savais déjà et çà continue à me décevoir. 

Je suis profondément déçue par toi. 

Voilà, le mot est dit. Ce qui me fait le plus mal, c'est la déception

qui me remplit jusqu'à la lie quand tu te manifestes.

Cette déception qui ne s'atténue pas. Qui se renforce.

J'ai été jalouse. En colère. Trahie. Brisée.

Et maintenant, finalement, je suis déçue.

Profondément déçue de tes mensonges,

de tes évitements. 

Profondément déçue de réaliser que je te connais

finalement

très bien et que ce n'est que du négatif. Du décevant.

Ta pute a été le coup de grâce. Surtout après cette dernière semaine

de pure merveille

où on s'était retrouvés, heureux, paisibles. 

A la limite de la tendresse amoureuse. A la limite des grands serments.

Moi, dans ma tête, j'étais confiante. Heureuse. 

Remontée à bloc et prête à encaisser les temps durs à venir avec la certitude que.

La certitude que tu serais là, à mes côtés. 

Prêt, enfin, à me passer une bague PourdeFaux à l'annulaire. 

Mais finalement; non. Tu nous as abandonnés, moi et tes rêves,

Pour une petite pute aimant les UV, les hôtels de luxe et la manucure. 

Quelle déception, mon dieu.

J'en ai pleuré des fonds baptismaux de douleurs et d'amertume.

J'ai bouffé du sucre à outrance pour m'enlever ce goût acre.

Et toi, tu. *lol*

Tu as continué. Tu continues encore.

Et mon écoeurement, ma déception, envahissent chaque cellule. 

Tu m'as laissée tomber quand j'avais besoin que tu sois là.

Tu me déçois au fur et à mesure en mettant en terre

Les projets que j'avais commencé à entourer d'un linceul.

J'aurais pu tout supporter par amour pour toi.

J'aurais pu serrer les dents et avancer, tête baissée.

Pour notre bonheur futur.

Mais les humiliations ont été trop nombreuses.

Les erreurs encore plus.

Les larmes jusqu'à l'overdose.

Je ne peux plus rien pour ce Nous qui crève, je crois.

Je voulais ton bonheur.

Je voulais te recouvrir de tendresse. Te câliner.

Te protéger. Tout. J'aurais pu tout faire pour que tu sois

heureux. 

Et tu jettes aux ordures notre liberté la plus absolue.

Pour une petite pute qui aime payer pour se brûler la peau,

le grand luxe, le grand confort,

les ragots, les potins, les Closer et Compagnie,

Et les mecs qui la baisent bien.

Bah putain...

Avec cette mise en profondeur là, j'ai une furieuse envie de

rire.

[Dimanche 23 septembre 2012 à 2:54]

J'ai pas envie d'aller me coucher. 
J'ai envie de faire plus de soirées heureuses et rieuses comme celle de ce soir. 
J'ai pas envie de les quitter.
J'ai peur qu'il se passe un truc entre les deux, là.
Je suis jalouse d'Anastasia. 
J'aurais aimé être la confidente de G.
J'ai juste pu assister à leur rapprochement. A la tension sexuelle insupportable entre les deux. 
Je suis jalouse, c'est sur. De quoi, on se le demande. 
Mais c'est vrai que j'aurais aimé être la petite préférée. Mais non. 
Je me suis permise de le mettre en garde.
J'aurais peut être pas du. Il m'a regardé de manière tellement vide.
Mais il fallait que je le mette en garde.
Elle a une princesse, un homme. Elle a une vie.
Elle peut pas. Sans rire, elle peut pas. 
Elle va peut être craquer. Qui peut résister au juste, avec lui? 

Ouais, c'est la note amère du soir. Les voir aussi proches l'un de l'autre. 

Tant pis, hein. C'est la vie. Et moi je m'en vais. Donc bon.
Je ne peux rien leur dire.
Je veux juste pas qu'ils fassent une bêtise. Pas du tout. 

[Samedi 22 septembre 2012 à 2:27]

Away We Go.

Ce film est un film sur l'amour.
Dans ce film, il ne se passe rien.
Il se passe tout.
Toute la vie est condensée dans ce petit film indépendant.
Loin des blockbusters.
Ce film me parle comme peu de films arrivent à le faire. 
C'est une pépite qu'on lance un soir d'hiver où il fait froid et que la solitude se fait mordante.
Ce soir, je l'ai mis. Il faisait froid, certes. Mais ma solitude amoureuse n'existe plus.
Non, ce soir, je l'ai mis. Parce que j'avais besoin de me couvrir d'un patchwork.
Besoin de ma dose de douceur paisible.
Besoin de voir porter à l'écran un amour inconditionnel.
Pouvant lier deux personnes dans le début de leur amour. 
C'est un film qui rassemble des Serments Coup de Vent.
Un film qui montre deux personnes humaines. Avec failles et volonté de bien faire.
Ils sont sublimes, tous les deux.

Mon amour s'est enfui. Mon amitié aussi.
Quand il me disait, au bord de la mer,
que jamais personne ne pourrait nous séparer.
Que j'étais la seule personne qu'il voulait avoir à ses côtés.
J'étais sa meilleure amie.

On s'est perdu.
Probablement loin.
Quand Elle est entrée dans sa vie. Dans la mienne. Dans la nôtre.
On s'est perdu et on ne s'est pas compris.
Il m'a accablé de reproches plus dures les unes que les autres.
Je me suis montrée ingrate avec lui.
A ce qu'il dit.
Je veux bien reconnaître que je m'excuse très rarement.
Et seulement aux personnes qui prennent çà pour argent comptant.
Et qui ne l'utilise pas pour me piétiner encore plus fort.
Comme il le fait, lui.

Qui a envie de s'excuser à une personne qui va s'en servir pour l'humilier un peu plus? 

On s'est perdu.
On a arrêté de se comprendre.
A l'instant même où j'ai voulu lui faire un câlin.
A l'instant même où il m'a demandé ma main.
On s'est perdu, là.

Ce furent les plus beaux moments de ma vie.
Vraiment. Jamais je n'avais été aussi heureuse.
Jamais.

Et on aura vécu une fausse histoire.
Une histoire où les épisodes se mélangent et s'entremêlent.
Où toutes les versions cohabitent et coexistent.

Mais l'amour est une chose bien effilée.
Il tranche, il caresse.
Il vient dans un coeur et pas forcément dans l'autre.
Il ne rompt pas les barrières de tout le monde.

Au jour d'aujourd'hui, ...
Que reste-t-il de nos amours? 





 
Y'en a-t-il déjà eus? 






 
En moi, oui.




 
Toi, tu préfères les petites putes. Soit. 







 
Tant pis, c'est la vie, hein. 
Il faut croire que mon quota de connards était pas encore atteint.

[Jeudi 20 septembre 2012 à 0:05]

çà faisait très longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi.. rejetée.
Très, très longtemps. 

Je suis sauvée par le monde extérieur mais waw, le creux à l'intérieur. Les larmes et la douleur prennent trop de place. A nouveau.

Il faut que je m'en aille. Mais encore une fois, je ne serai pas autonome. Ce sont eux qui paient. L'école et le loyer. Trois ans. Il me reste trois ans et je prie pour ne plus avoir besoin d'eux ensuite. Sauf de manière occasionnelle. 

Je prie. 

[Mercredi 19 septembre 2012 à 20:07]

Avez-vous déjà eu à affronter la colère et le mépris des gens qui vous sont le plus cher?
Avez-vous déjà réussi à survivre? Garder la tête haute devant cet étalement de propos tous plus durs et moralisateurs les uns que les autres? 
Avez-vous déjà eu ce sentiment insupportable que vous n'étiez qu'une merde? Un truc minable qui ne sert à rien sinon à créer des problèmes? Une petite chose pathétique incapable de se débrouiller seule?
Avez-vous déjà eu ce sentiment d'avoir faux à chaque fois que vous faites un geste? 
Avez-vous eu à vivre des jours de cauchemar où les gens qui sont censés vous soutenir, vous envoient des poignards dans le dos à toute volée?

Dites, comment vous faites, vous, pour continuer à avancer droit? A garder la tête froide et à ne pas vous sentir.. pathétique? 
Dites, comment vous faites, vous, pour continuer à vous mouvoir sans qu'une voix moqueuse et humiliante s'élève en vous et vous dise "De toute manière, tu sers à rien. Tout ce que tu fais, c'est pathétique. Tu fais du mal autour de toi. T'es qu'une pauvre conne incapable de réaliser ses projets toute seule. Incapable d'assumer ses actes. Incapable d'agir seule. Qui doit tenir bien fort la main de maman pour avancer". 

Mais bordel, vous qui jugez si fort, VOUS QUI JUGEZ SI FORT!, vous rendez-vous compte de l'état de nervosité dans lequel je vis depuis bientôt deux semaines? Vous rendez-vous compte de la culpabilité qui me bouffe à chaque fois que je repense à tout ce monumental gâchis qu'a été la journée de vendredi? Vous rendez-vous compte de mon impuissance? De ma colère à être incapable de tout gérer toute seule?

VOUS RENDEZ-VOUS COMPTE, BORDEL, DE LA CONNERIE DES AUTRES? DE LA VÔTRE?

Et même si je m'y étais prise plus tôt, j'aurais fait quoi, moi? Hein? A travailler toute la semaine en horaires souvent décalés? Ne pas avoir mes samedis? Manger à des heures complètement arrachées? Comment je fais, moi, quand les logements s'arrachent en une poignée d'heures et que je ne peux descendre que trois jours plus tard? MAIS COMMENT JE FAIS, DITES LE MOI!

Il fallait que j'arrête de travailler? Que je perde trois mois de salaire pour trouver un truc? Où j'aurais du payer le loyer sans y habiter? Perdre trois mois de salaire et débourser derrière des centaines d'euros dans le vent? 

La panique m'a submergé, je le reconnais. J'ai vite compris que çà allait se jouer très vite et surement très mal. Et j'ai baissé les bras? Non. J'y suis allée. J'ai appelé. Pris des rendez-vous. Je me suis trompée. Je me suis fait avoir. Et j'y suis pourtant retournée. J'ai réalisé que la parole des parents valait de l'or quand les étudiants eux même se faisaient recaler. J'ai culpabilisé CHAQUE PUTAIN DE SECONDE de ces derniers jours quand je me voyais contrainte de demander à ma mère d'appeler pour moi. Quand çà se joue à rien, on ne peut pas prendre le risque.

Et ensuite, ma soeur qui arrive avec son discours comme quoi, je réalise rien. J'assume rien, etc. MAIS BORDEL DE PUTAIN DE MERDE, QUI ES TU, TOI POUR ME DONNER DES LECONS QUAND ON SAIT QUE C'EST ENCORE MAMAN QUI S'EST CHARGEE DE TOUT? TU AS CHERCHE, CERTES. ET APRES?!

Oui, j'ai choisi de partir à Bordeaux. Là où je n'ai personne, là où je ne peux pas être logée sur place sans que çà coûte une fortune. Oui, j'ai choisi le compliqué. Pour une excellente raison : celle de commencer une nouvelle page. Une toute nouvelle page blanche. Sans personne.

Si vous saviez, la haine contre moi, la honte qui me bouffent le ventre. Si vous saviez. Mais vous savez pas. Vous avez pas vu mes larmes, vous avez pas vu mes crises d'angoisse. J'ai vaincu çà toute seule. Alors qui êtes-vous pour me donner des leçons? 

J'ai la haine au fond du ventre. La haine de me débarrasser de tout et d'être complètement autonome. De ne plus rien leur demander. De me construire, toute seule.

Alors oui, je sais comment faire pour l'année prochaine. Et je les entends encore dans ma tête "ouais, ben l'année prochaine, c'est loin. Pour le moment, occupe toi de maintenant. L'année prochaine, tu verras après".

Et ce sont les gens qui me sont le plus chers qui sont les plus durs. En un sens, peut être veulent-ils mon bien et justement ne m'épargnent rien. Dans l'autre, je m'auto-détruis à la vitesse de la lumière et j'ai juste envie de gerber tellement je me débecte. Tellement je m'en veux. Tellement je me sens pitoyable. Pathétique. Minable. Médiocre. Ouais, voilà. Retour de ce terme : MEDIOCRE. 

[Mardi 18 septembre 2012 à 11:37]

Take Me as I Am.
 
Merci. Merci à vous tous.

Que vous soyez des Réels ou des ATraversBlog.

Je vis de désillusion en désillusion.

De Défaite en Défaite.

En ce moment.

Mais je vous ai vous.

Réguliers, amis ou simple passage éclair.

Alors merci.

Parce que le Matériel a beau foutre le camp,

L'essence même de mon âme est connue par d'autres.

Et bien comprise. 

Alors, merci.

[Samedi 15 septembre 2012 à 0:47]

Journée de merde. Semaine de merde. 

çà fait une semaine que mon contrat s'est fini. Une semaine que je pleure d'angoisse tous les soirs. Une semaine que j'ai des lames qui me déchirent le ventre. Une semaine et çà ne s'arrête pas. Non, çà ne s'arrête pas. Parce que je n'ai toujours pas trouvé de logement. Et Bordeaux ne me donne plus envie. Bordeaux me file la frousse. Bordeaux me file des crampes. Bordeaux m'angoisse. Bordeaux est associé à la panique.

La panique du " Et si, en fait, j'avais fait une putain d'erreur? ". Voir chaque jour des éléments qui prouvent que oui, peut être que j'en ai réellement fait une. Et si encore j'étais toute seule. Mais non. Non. Mes parents sont engagés dedans.

J'en arrive à haïr mon père. Horrible connard ne servant qu'à serrer la vis de l'enfer un peu plus. Ma mère fait comme elle veut. Je fais comme je peux. Mais la haine m'étouffe. Joue les balles de ping pong et vont griffer d'autres personnes que mon père. 

Je n'ai absolument personne à qui parler de cette angoisse qui me bouffe. Pas une amie qui pourrait m'accompagner faire les visites et me coller un coup de pied au cul pour me recadrer. Non. Il n'y a personne. Personne à qui en parler. Parce que les mots n'ont pas de force. Ils sont tellement petits, tellement vacillants, tellement éphémères et inutiles. Et c'est là que je réalise que je n'ai pas de véritable ami. Personne à appeler qui serait là. En place, pour m'aider. [Marion, ne le prends pas pour toi, comme un affront personnel. J'ai toujours du mal à venir me plaindre auprès de toi.. Tu as tellement déjà à faire..] Non, tout le monde reprend les cours, traverse la vie en courant. Et moi, je me reprends le fameux retour de parabole. J'ai été heureuse et paisible pendant une année entière. Me revoilà dans les emmerdes jusqu'au cou, avec l'angoisse, le mal être et l'anti-social associé. 

Je suis sur la lame. Putain de douleur. Putain d'enfer. Putain de PUTAIN. 

[Vendredi 14 septembre 2012 à 0:41]

La nuit où je suis partie, vous m'avez parlé d'une villa près de la méditerranée où nous pourrions nous réfugier. Vivre comme frère et soeur. Vous vous souvenez ?

Je me souviens.

...

Jane, vous êtes toujours là? ...

...

Jane, cette villa dont je parlais ainsi que ces chambres séparées ou bien ces baisers sur la joue pour les anniversaires et toutes ces choses là.. Ce projet aujourd'hui ne me parait plus aussi séduisant qu'il me paraissait autrefois..

...

Jane, Auriez vous la bonté de vous rapprocher et de vous asseoir près de moir?

...

Jane, je veux une femme. Je veux une femme. Pas une garde malade qui veille sur moi. Je veux une femme couchée près de moi toutes les nuits et tous les jours si nous voulons. Si cela m'est refusé, autant mourir... Nous ne sommes pas du genre platonique.

Jane Eyre - Adaptation de la BBC, faite en 2006.


Disons qu'une certaine personne comprendra le pourquoi du comment de cet article. Et que cette personne rira de le savoir.

Disons que çà faisait longtemps qu'un homme ne m'avait pas autant retourné.

Disons que c'est la pépite au milieu de ce désastre de cendres.

Disons que c'est l'une des plus belles adaptations qu'il m'ait été donné de voir. Comme celle d'Orgueil et Préjugés avec K. Knightley.

Disons que je suis une incorrigible romantique qui souhaiterait un homme comme tous ceux qu'elle rencontre dans la littérature.

Disons que.. j'aimerais.

Et disons pour finir que ... Oh et puis ne disons rien, finalement. Laissons intact ce bonheur et cet apaisement.

[Mercredi 12 septembre 2012 à 1:19]

En arrivant le premier des derniers soirs, je ne voulais que çà.



http://une.tortue.cowblog.fr/images/clignotants2.jpg
çà vient d'elle. Evidemment.

[Mercredi 12 septembre 2012 à 1:12]

J'ai une peluche immense. Jaune et orange. Un canard de Pâques. La première fois que je l'ai vu, je l'ai vu dans les bras d'une maman qui passait par chez moi. Je l'ai questionnée, rieuse. Etonnée, envieuse. Je l'ai questionnée avec l'envie secrète et accrochée aux entrailles d'avoir le même. De me rouler dedans. De pleurer dedans. De le serrer à l'étouffer contre moi. Je l'ai questionnée et la réponse m'a arrachée un sourire qui est monté haut, haut, haut. J'ai donc été récupéré mon canard jaune et orange là bas. Perdus, plusieurs. J'ai du n'en sélectionner qu'un. Pour une bouchée de pain. Je les aurais tous pris. Mais je n'avais le droit qu'à un. Il est de ces impératifs d'enfants qu'on doit accepter bon gré mal gré. Même en tapant un peu fort du pied. Même quand on a passé la date fatidique. Je suis donc revenue avec ce canard. Et ce canard cogne contre ma cuisse à cette minute. Douce peluche qui ne s'est jamais plainte de mes caresses. Qui les a supportées. Qui m'a laissé l'aimer. Une bête aux yeux vides mais pourtant tellement remplis de douceur innocente. Depuis que je suis revenue de la mer, j'ai des décisions qui se sont prises. Elles se sont ancrées dans ma chair et dans mon coeur. Profondément.

Il ne m'aime pas comme il pourrait m'aimer. Il ne m'aimerait jamais pour qu'on soit heureux. Jamais. J'assume ce terme. J'ai même pas mal d'apprendre à prononcer le prénom de cette autre femme. De le dire souvent. Tu vois, je m'en fiche. Il ne m'aimera jamais et il me fallait l'entendre. Je devais l'entendre pour me libérer et pour tourner la page. On a parlé d'elle, beaucoup. Et au bord de cette mer, où on s'était aimé profondément, immensément, on s'est désaimé. On s'est perdu. Un soir, comme çà, qu'il a essayé de me tenir contre lui, il n'y avait plus rien. Je me sentais mal. Empruntée. Pas à ma place. Je l'ai repoussé. Plusieurs fois. Je voulais juste prendre soin de lui. Le recouvrir de tendresse.

Mais on ne s'est pas retrouvé. Ni cette nuit là. Ni la dernière.

La mécanique est rompue. La magie s'est enfuie. Cette femme est entrée entre nous et ... tout s'est terminé entre nous. Nous voilà amis. Je n'ai plus aucun droit sur son corps. Je n'ai plus aucun droit sur son coeur. Sur son âme. Sur ses sentiments.

Il s'est passé trop de choses. Il a dit non. Mais on a bien vu tous les deux que si. Si, c'est fini.

Le dernier soir, j'ai dit adieu à ce corps que j'ai caressé en entier, des heures durant, des mois avant.

Lui ne m'a plus touchée. Je me suis sentie tellement, tellement, tellement seule. 

Ce canard, sous mes caresses, devient cet homme parfois, sous mes doigts. Mes doigts retrouvent les vallons, les creux, les tremplins de sa chair. Sa tignasse brune dans laquelle j'aurais pu laisser voguer mes mains, toute la nuit durant.

J'ai des souvenirs de la tête au bout des doigts. Des souvenirs d'une beauté, d'une tendresse et d'une paix indescriptibles. En cristal.

J'ai toujours trouvé le mot "cristal" superbe, élégant, fin. Racé. Délicat.

Cette nuit là, accrochés aux étoiles, moi dans le creux de son bras, il m'avait dit paisiblement : " j'ai envie de te faire l'amour ". 

Je me suis accrochée à ces nuits de pleine lune. Accrochée à ce souvenir tellement.. pur. Accrochée au souvenir quand la réalité et la solitude emprisonnaient tout le volume de la tente. Accrochée violemment à l'ouverture de la tente, j'ai mangé les détails les plus infimes de cette scène. Mangé jusqu'à l'écoeurement. Mangé jusqu'à l'épuisement. 

Et j'ai brutalement et bestialement haï cette petite garce de m'avoir volé l'homme qui rendait heureuse. 

L'année dernière, il voulait me faire l'amour. 
Cette année, il s'est tourné dos à moi quand je lui ai demandé sa main pour m'endormir.

[Lundi 10 septembre 2012 à 15:12]

Il fallait que je te dise avant de partir, ..

Je n'ai jamais été amoureuse. Jamais d'un homme qui m'aurait aimé en retour. Jamais de sentiments. Jamais de tendresse. Jamais de. Jamais.

Il y a bien eu ce garçon. Si frêle, si beau. Un homme qui ne veut pas grandir. Un homme qui s'auto-censure. Un homme si compliqué. Incapable de m'aimer. J'en suis tombée amoureuse. Moi qui m'étais dit en le rencontrant, soulagée "Ouf. Jamais je n'en tomberai amoureuse". Et notre relation avait ainsi commencée. Saine et délicate. Silencieuse comme coupée par de violents fous rires. Une relation platoniquement amicale.

Et puis ces deux grandes carcasses esseulées avaient joué avec le feu. Moi, j'y ai glissé mon coeur bien au centre. Et il a rôti. Rôti délicatement au milieu des mains de ce grand dadais. On a joué aux amoureux. Mais toujours en cachette. Sauf ce dernier soir, en ville, où il m'avait saisi la main et où je l'avais retirée. Terrifiée. Profondément gênée. Il m'avait fallu quelques heures pour que je m'apaise et que je vienne à mon tour glisser un bras autour de son cou. On avait peu parlé ce soir là. Lui encore meurtri de mon humiliation. Moi, remplie à ras bord de questions et de convictions. 

On avait vécu deux semaines et demie ensemble ensuite. Séparés trois jours et je suis redescendue. On avait une vie de couple. On dormait peu, on s'aimait. Moi, chez lui. Lui qui travaillait et qui en rentrant, venait se lover contre moi. Pour souffler. Se ressourcer. Moi j'étais là et çà me faisait plaisir de l'être. J'étais heureuse chez lui. Libre de tout. Libre de ne penser à rien. J'étais libre. Parfaitement maitre de mon destin.

Et puis çà s'est fini. A jamais. Cette parenthèse de bonheur, il ne nous a pas laissé la préserver et la faire grandir. Il s'est enfui. Voulait une autre fille. 

Mais que je te dis que je n'ai jamais été aimée, je te mens. Il n'y a que dans mes rêves. Certains que je construis et dans lesquels.. Dans lesquels, vois tu, je vis. Je resplendis. Je respire. Ma respiration est profonde. Incroyablement forte. Mon ventre est détendu, relaxé. Presque à me faire du bien. Dans ces rêves, je ne suis qu'amour. Tu sais, tu sais bien. Je l'aime à l'infini. C'est un amour qui sort de moi. Je t'assure. Cet amour sort de moi et me recouvre, m'enveloppe toute entière. Je vis à l'abri. Dans un cocon d'amour. Je suis libre avec lui. Il est là, quelque part dans ma vie de Songes. Je ne vois jamais son visage. Mais la sensation est toujours la même. Un cadeau.. inestimable.. de mon subconscient. Surement qu'il estime que quand j'atteins un trop grand niveau d'épuisement, il me faut une dose de bonheur concentré. Une qui va directement dénouer toutes tes tensions. Qui met entre parenthèses toutes tes galères. Une qui .. te protège. Une qui t'envoie au loin. Dans les bras de cet homme qui t'aime, te fait confiance. A qui tu peux raconter toutes tes bêtises et qui s'en amusera avec toi. Un qui te laissera parler. Un qui. Un qui sera ton meilleur ami. 

Pour un temps ou pour la vie, mais un quand même. 

Il fallait que je te le dise, oui.

Cet homme là, il était immense. Grand comme immensément large d'épaule. Il avait un pull de grosse laine grise. Et il m'aimait.

Voilà, dans mon rêve, j'étais protégée. Je n'étais plus seule. J'avais quelqu'un pour me protéger.

[Vendredi 17 août 2012 à 0:31]

Je suis usée par sa douleur et par notre distance. 
On l'est tous les deux, en fait. Complètement vidés, dépassés par l'Autre. Usés. Sans patience. Sans douceur. 

Avec douleur. 

Il y a comme çà des histoires qui s'écrivent en pointillés. Qui rayonnent et flamboient par intermittences. Le reste du temps, elles battent faiblement la cadence. Suppliant d'être achevées par le Délivrant Point Final. Le Prince Charmant des Histoires Tristes.. 

Je tourne en rond dans ma tête. Dans l'attente d'une .. nouvelle respiration qui ne vient pas. 

Il faut penser à Audrey. Audrey. Celle qui va pouvoir le sortir de là. 

[Jeudi 16 août 2012 à 0:56]

Je suis complètement impuissante à l'aider. Complètement.

Et çà me mine tellement fort. çà me prend toute la tête. Je hais la distance dans ces moments là, tellement je souhaiterais parler avec mon corps plutôt qu'avec ces pauvres mots tout flasques et tout vides qui m'encombrent la bouche sans s'arranger en une jolie phrase.

Mon meilleur ami perd les pédales et je suis loin. Incapable de parler sans rager contre la distance. Le téléphone. Les sms. Les embrouilles qui ne valent rien. Les embrouilles qui rajoutent des douleurs. 

Je suis loin et lui aussi. Et j'ai mal pour lui. Mal de le savoir si épuisé. Si dégoûté. Si.. mal aimé. 

Alors, je grommelle. Je culpabilise. J'oublie toutes mes rancoeurs contre lui pour me concentrer sur son bien être. Il est bien connu qu'il est plus vivifiant d'être en colère contre une personne qui se porte bien et qui s'en foutrait presque que contre une personne qui crie sa douleur par tous les pores de sa peau. 

Je ne sais pas quoi dire d'autre. Je voudrais le prendre dans mes bras. Le serrer à l'étouffer. Lui assurer que je serai toujours là pour lui. Et lui proposer de tout plaquer. 

Oui, tout plaquer. Pour vivre heureux. Dans un domaine à son image. 

En fait, je voudrais qu'il vienne avec moi. Je voudrais qu'on vive ensemble et que j'ai toujours un oeil sur lui. Mais ce n'est pas possible. Je connais déjà sa réponse. Illogique et sans grand fondement sinon le plus évident. Tout quitter pour? ... Une autre vie de con? ...

Aujourd'hui, ma C. m'a dit qu'il fallait que je le laisse partir. Comme on laisse partir quelqu'un qu'on aime de toutes ses forces mais qui n'arrive pas à survivre. Que je devais le laisser partir et vivre ma vie pour de vrai. Libérer la place trop grande qu'il occupe dans mon coeur pour un autre homme qui saura m'aimer pleinement. Et me rendre mon amour. Avec intérêts. Et primes. 

Qu'il fallait que je le laisse partir.

Cette phrase a glissé le long de mon échine tel un fluide glacial. 

Le laisser mourir? Et vivre en égoïste? Moi? 

Il faut dire que j'ai tellement souffert avec cet homme. Tellement pleuré. Tellement hurlé. Tellement fait peur. Mais moi?! Le laisser partir? 

C'est.. fiou.. C'est coriace comme phrase.

[Dimanche 12 août 2012 à 17:22]

Je me prépare déjà mentalement à ne plus le voir comme un Amoureux. Un silence prolongé vient de me rappeler la présence de cette femme à ses côtés. Elle. Il ne m'en parle plus. Dépassé comme jamais par la crise d'hystérie monumentale que je lui ai faite quand il m'a annoncé qu'il avait rendez vous avec elle, un certain vendredi 13. Il ne m'en parle plus et ce sont ses silences infiniment longs le vendredi soir et le dimanche après midi qui me racontent tout ce qu'il ne me dit plus. " Je ne t'en parlerai plus si c'est pour me prendre de telles cris en pleine figure ".

Je l'aime à en crever.

Il est donc avec elle en ce moment et je m'interroge. Est ce qu'il lui tient la main? Est ce qu'il lui a fait un bisou sur la bouche, enfin? Est ce qu'elle est déjà venue chez lui? Est ce qu'ils sont dehors? Est ce que? Est ce que? Est ce que çà y est, il a dépassé tous ces blocages? Lui a-t-elle volé sa première fois? 

Je me prépare mentalement à le revoir comme un ami. A ne pas lui arracher la main, à ne pas lui demander un câlin la nuit. A ne pas faire tout ce que je faisais avant. Mais il suffira que je pense "Audrey" et çà sera bon. Les limites se mettront toutes seules en place et ma haine de cette fille avec. 

Il me laisse donc tomber pour se mettre en couple avec une jolie plastique qui n'a strictement rien à voir avec lui et ses goûts. Moi, je ne suis rien sinon son âme soeur. Mais. Trop grande, trop grosse. Trop, toujours trop. çà m'attriste. Mais les sentiments ne se décident pas. Et elle était la fille de ses rêves. Elle est. Pardon. 

La douleur qui m'a faite tellement pleuré à la première trahison ne revient pas. Je la guette pourtant depuis que son silence me nargue depuis 14h. Mais au final, j'y pense et je m'en fous. Je n'y peux tellement rien. Tant pis, cette s*l*pe femme sera donc la première Dame. Quelle déception. Mais quelle déception! Je ressens surtout çà. Ce cri d'injustice et ce.. désarroi. Trop grand pour moi. 

Faut le faire.

Et me reviennent en tête, les phrases que ces gens qui m'aiment m'ont dite.. " Je te souhaite de trouver un homme à ta taille (autant au propre qu'au figuré) " " Tu mérites un homme bien " " Tu mérites tellement plus, A. Tellement plus.. " " Tu mérites un homme qui te mettrait des étoiles dans les yeux, qui te ferait rire, qui t'aimerait sans aucune retenue. A la hauteur de tout ce que tu nous offres au quotidien. A la hauteur de toi. Ton amour, ton don de toi. Ton sourire. Tes fous rires. Tes accolades. Ton énergie infinie que tu nous transmets. "

Je suis fatiguée du Monde des Bisounours. Je n'y suis jamais allée et je ne pourrais jamais y aller. Je ne suis pas assez niaise et j'ai déjà vu tellement de stupidité que je suis souillée. Ce n'est pas le monde des Bisounours. Pourriez vous comprendre l'importance de ces mots prononcés? Pourriez-vous ressentir comme moi ce que j'ai ressenti à leur étreinte, leurs yeux et leur sourire? Non, bien sur que non. A moins de vous inviter en moi.

Mais ces mots, ces récompenses, ces pépites me font l'effet d'une bombe. Je n'ai toujours été que moi même au milieu d'eux. Que moi même. Heureuse, vive comme un feu follet, déchainée. Attentive et attentionnée. Sans rien attendre en retour. Sans rien vouloir d'autre que leur bonheur. Leur dire tout ce positif que je vois, vis et ressens à leur encontre. Parce que leur dire tout ce positif, c'est.. les pousser en avant. Les raffermir sur leurs bases. Les relancer dans la course. 

Je ne vous décrirai pas la frustration qu'il y a à ne pas savoir comment utiliser les mots pour décrire un sentiment ou une sensation. Certains savent le faire avec le pauvre vocabulaire que nous a attribué l'histoire. Moi, je ne sais pas. Mais je vais tenter de m'améliorer. 

[Samedi 11 août 2012 à 22:18]

Le temps s'égraine. Minute par minute, elles passent toutes en une heure. Et le temps avance. Il avance doucement et moi, je flotte d'une pièce à l'autre. Paisible, heureuse. Je flotte d'une pièce à l'autre et je n'ai ni faim, ni envie d'allumer la télé, ni envie de lire un livre, ni envie de regarder un film, ni envie de faire le ménage ou lancer une machine. Je n'ai envie de rien. Même écrire l'Espagne ne me donne pas envie. Quand je lance le fichier, ne me reviennent que les moments les plus douloureux de la situation. Peut être est-ce que je me berne, peut être pas. Moi, je ne tiens qu'aux mots d'amour. Aux mots de tous les jours. Alors je m'en reviens ici. Dans cet espace blanc et bleu, à mon image. La couleur que je porte de manière quasi quotidienne. Il me manque le ciel bleu, le soleil. La mer et le bruit des vagues. Il me manque la vérité brute. Il me manque lui aussi. Sa douleur me fait mal au coeur. Et puis, finalement, je me dis qu'Elle ne doit pas être loin et que finalement, je me tords le mien avec le manque et le problème de l'absence, pour rien. Je ne sais pas. Il ne dit rien. Mais son silence et son exaspération veulent dire beaucoup. 

Je suis bien. Pourtant, pourtant, si vous saviez les angoisses plus grandes que moi qui habitent derrière cette façade bienvenue. Aujourd'hui, J. a quitté l'équipe. Après un mois avec nous. çà fait.. bizarre. Moi, cette fille, je l'ai prise dans mes bras. Je l'ai tenue tout contre moi. Je l'ai charriée, elle m'a charriée. On s'est brouillé. Fort. Rabiboché. Fort. Je l'ai tellement aimé, cette princesse. Tellement. Avec son visage pur, sa douceur et son parfum fleuri. Une vraie poupée de porcelaine à protéger. Ses bijoux hallucinants. Ses sourires et ses pommettes rougissantes. 

Guillaume a une fiancée fa-bu-leu-se. Elle est venue au magasin dans une robe.. magnifique et je n'ai pas pu m'empêcher de la complimenter dessus. Incapable de me retenir. Ce petit Guillaume qui bave sur des filles tellement plus fades que sa déesse. J'ai mis les deux pieds dans le plat pour lui dire qu'il fallait pas casser en deux, une aussi jolie femme. Une aussi jolie robe et son histoire avec. Ce qui m'a le plus plu, c'est l'histoire de la robe. Le 11 Aout 2011, c'était leur première fois. Et elle portait cette robe. C'est dans les détails que j'ai le coeur qui rate. Ce Guillaume qui me demande ma marque de sous vêtements quand je laisse trainer une bretelle sur une épaule. Ce Guillaume qui baisse les yeux et qui dit que finalement, c'est pas un mec bien. Qu'il ne la mérite pas forcément. Ce Guillaume à qui j'avoue sans scrupules et avec sourire que j'en voudrais bien un comme lui plus tard. Mais sans les défauts type "bave intensive, tromperie, infidélité, goujaterie". Mais je veux un gars qui m'enveloppe d'un regard chaud. Qui me dise "Princesse" et qui partage ses friandises avec moi. *sourire* Ya un peu plus aussi. Mais les mots sont assez inefficaces. 

Je pars dans un mois. Je les quitte dans un mois. J'ai mal, mal, mal. Je veux les aimer à crever jusque là bas. Les aimer à crever et le leur dire. 

Je veux aimer mon M. à crever aussi. Lui dire à quel point il compte, a pu compté et comptera pour moi. Je veux l'aimer à crever comme pour la dernière fois. L'aimer, l'aimer, l'aimer. Dans sa définition la plus belle et la plus forte. Il me manque chaque jour. la distance m'achève et son impuissance, son épuisement sont autant de flèches dans mon impuissance à moi. Dans cette douleur ravivée. 
Si c'est A. qui l'a dans son lit en ce moment, tant pis. J'ai tellement pleuré pour ce gâchis, pour cet amour non partagé que je n'en peux plus. Je veux juste aimer à en crever mon meilleur ami, mon âme soeur pour les derniers jours qui nous sont accordés. 

Je veux les aimer à en crever. Si vous pouviez partager mon corps à cet instant, vous verriez la puissance de ce sentiment. Ce sentiment d'amour infini. Je ne suis pas une Bisounours. J'ai rencontré des gens.. incroyablement beaux, incroyablement chaleureux et humains que j'ai côtoyé pendant une année. Ils m'ont tellement mais tellement apporté. Tellement. Vous ne pouvez pas vous rendre compte. Non, vous ne pouvez pas. Mais moi, je vois le chemin parcouru. Le changement. Mon M. ne l'a pas vu et pourtant, c'est grâce à cette année que j'ai pu l'aimer comme je l'ai aimé là bas. C'est grâce à eux si j'ai eu la force, le courage et la ténacité de lui dire ce que je ressentais. Ce que je voulais pour le futur. 

Il ne le partage pas. Mais je lui ai dit. L'aveu. Le soulagement de la conscience. La confiance en l'avenir. Certes amoindrie et mise à mal mais toujours là. 

22h14. La Semaine Rouge est surement responsable de cet état de bonheur à deux doigts de me faire pleurer. Je ne sais pas trop si ce sont des larmes pleinement heureuses ou si des regrets y sont mêlés. Je sais pas, je m'en fous. 

[Mercredi 8 août 2012 à 0:42]

Je suis heureuse. A cette seconde, je suis heureuse au point de me mettre à pleurer. Mes hormones oscillent comme sur un grand huit. Je pleure, je crise, je hurle. Je ris, je danse, je vis. 

Il est minuit vingt, mon enceinte fonctionne et j'ai une envie.. viscérale de danser. J'en ai eu des envies viscérales ces jours ci. Des envies qui vous font mal physiquement tellement vous en voulez et tellement vous n'y arrivez pas. En ce moment, je vis trop fort. Les envies, les coups durs, les coups de gueule. Je vis un ton trop haut et les larmes comme le fou rire ne sont jamais loin. Comme cet éclat pur de bonheur brut. Cet éclat de rêve. Que je vis. Ai vécu. Veut vivre encore. 

Quand je vois le silence au milieu de nous, je me dis qu'il y a vraiment quelque chose qui ne fonctionne plus. Quelque chose qui bloque les éléments. Je me rappelle trop de choses que tu m'as dite. Trop de choses brutales et dures contre moi même. Mon silence s'explique par cette brûlure des mots. Et en même temps, reste cet amour qui me dépasse et qui recouvre tout. Cet amour fou. Cet amour incompréhensible. Cet amour désespéré et désespérant. D'une solitude qui en comble une autre, je pense. Mais cette envie viscérale, je la ressens encore. Je la ressens, la pense. La vis au quotidien. Et la distance est une adversaire redoutable. 

Je pense à ce voyage en train. Cette arrivée en gare. De départ. De fin. De retour. Ces souvenirs, ces images, ces choses immuables qui longent les voies. Ces sensations immobiles qui s'invitent en moi quand je passe à travers elles. Je pense et je veux ce voyage en train. Qu'importe la destination supplémentaire, me reste ce havre de paix. Cet appartement où on a vécu tous les deux. J'ai envie de recommencer. Tout en sachant que çà ne sera pas possible. Que l'enfer sera là, à notre porte à tous les deux. Je veux. Arriver en gare. Me dire que ta voiture, çà sera la bonne. Et pas toutes celles que je croise chaque jour. Bien trop loin de chez toi. Et pourtant, toujours avec ce creux au ventre. Je veux. 

Je veux te serrer immensément fort contre moi. Je veux te tenir contre moi, le plus fort possible. Sentir ton corps tout frêle contre le mien bien plus imposant. Je veux faire barrage. Je veux, je veux, je veux. Ne plus sentir ta solitude. Ne plus sentir ton malaise. Ne plus sentir ta dépression. Ne plus sentir tout ce mal qui te ronge. Ne plus sentir en moi, cette puissance de l'impuissance. Ne plus sentir que ton odeur. Ne plus sentir que le grain de ta peau. 

Ne plus sentir, la nuit, les yeux clos, que ta main qui cherche la mienne pour la poser sur ton corps. Ne plus sentir la nuit, que cette tendresse qui me vide toute entière de ma hargne, de ma peur et de mes angoisses. Ne plus sentir la nuit, que ton souffle quasi immobile quand tu veilles. Ne plus sentir la nuit, que ton souffle qui s'épaissit quand le sommeil te prend enfin. Ne plus sentir enfin que ton coeur qui veut battre au plus près du mien. 

Je ne veux même pas de tes lèvres sur les miennes. Je veux seulement ton corps. Bien trop fragile pour la vie que tu as décidé de subir. Je veux seulement ma main bien à plat sur ton ventre. Je veux seulement ton nez sur ma clavicule. Ta jambe au dessus des miennes. Ta main sur ma cuisse. Ma main accrochée à ta tignasse.

J'ai tellement peur pour toi. Tellement envie de te demander de tout plaquer pour me suivre là bas. Là où il n'y aura personne pour nous dire quoique ce soit. Personne. Mais tu me dirais non. 

Les mots font mal chez nous. Ils font horriblement mal. Parce que finalement, on se parle en silence. 

[Dimanche 5 août 2012 à 13:32]

Il était écrit quelque part dans le cosmos que les histoires doivent se raconter au passé plutôt qu'au présent. Pour une plus grande force et une plus grande liberté. La liberté de vaquer du début à la fin. La liberté de choisir la chronologie pour vous et pas pour nous. Nous qui avons écrit la fin, le milieu et le début de l'histoire. En ayant bien pris soin de tracer les rondeurs de ce point final. De ce petit point final. Les choses piquent encore pas loin du coeur. Elles glacent encore au niveau des bras. Elles crampent encore au niveau du ventre. Me souvenir. Nous souvenir de. Il est de ces histoires qui semblent faites pour ne pas être oubliées. Il est de ces histoires qui auraient été faites pour durer et qui finalement, ont vu trop vite arriver la porte de fin. L'absence, le silence et l'oubli de l'autre. De Nous. Arrivent, Arrivent, ces choses là. Elles arrivent. 
Les mots s'enroulent et se déroulent et moi, je ne sais plus trop quoi pouvoir annoncer comme couleur quand je vois le camaïeu de gaspillage autour de tout ceci. 

J'étais une femme. Une femme aimée et aimante. Une femme qui rêve encore à ce jour de pouvoir le tenir dans ses bras pour faire barrage de son corps, le barrage de ses démons. Ma vie pulse à un rythme incertain depuis. Jour, nuit. Nuit, jour. 

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